Le secteur public reste et restera encore le vecteur principal de l'intermédiation bancaire. Dans l'émission “Grands-Débats”, animée par Chafik Abdi, diffusée sur Canal Algérie, Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la réforme financière, a apporté un éclairage sur des questions d'actualité relatives à la réforme financière et bancaire au moment même où il est question d'un nouveau texte à introduire dans le domaine. Il s'agit d'une ordonnance modifiant et complétant celle de 1996, relative à la répression des infractions, à la législation ainsi qu'à la réglementation des changes et des capitaux de et vers l'étranger. A ce propos, la ministre a expliqué que cette nouvelle ordonnance répond à la préoccupation de réhabiliter la Banque centrale dans son rôle de contrôle. “C'est parce qu'il y a eu, par le passé et jusqu'à ce jour, des irrégularités qu'elle ne pouvait que relever, car le gouverneur ou la banque ne peuvent saisir la justice par l'ordonnance de 1996 qui les dépouille de ce droit”, a déclaré l'invitée de l'émission. Et d'ajouter : “Reste à définir si le gouverneur doit saisir le justice lui-même ou devra passer par le ministre des Finances” et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le projet a été renvoyé. L'autre changement consiste notamment à donner au ministre des Finances le droit de transiger. Quant à la réforme, Mme Mentouri estime que les banques peuvent, désormais, s'ouvrir au partenariat, mais pour atteindre la performance, il reste quelques chemins à parcourir. Certains caciques estiment que la réforme est terminée. “A ceux-là, je réponds que la vocation d'une banque est l'intermédiation (collecter les ressources et distribuer les crédits), et sur les deux versants, nos banques marquent des insuffisances.” Quoi qu'il en soit, la ministre chargée de la réforme financière reste très favorable au maintien du secteur bancaire public, mais à condition de le renforcer et de le hisser à un niveau de rentabilité et de performance international. “Le secteur public reste et restera encore le vecteur principal de l'intermédiation bancaire”, assure-t-elle avec pour argument que “la venue des banques privées nationales ou étrangères avait suscité moult espoirs, mais l'émergence du secteur privée n'a pas tenu toutes ses promesses”. L'ouverture du capital du CPA au partenariat étranger est donc un indicateur de la santé et de la viabilité des banques publiques. Le choix du CPA n'est pas fortuit. Cet établissement financier présente les caractéristiques requises à même d'encourager le partenariat. Le retard est dû, selon la ministre, au désistement de la banque française censée avoir opté pour ce partenariat. N. S.