L'exclusion du comité populaire de Béjaïa nous renseigne amplement sur cette volonté d'entretenir le pourrissement. Contrairement à la CICBéjaïa ou à la CCWBouira, la Cadc de Tizi Ouzou, véritable locomotive du mouvement citoyen, demeure hermétique à tout contact avec le pouvoir. En effet, cette étanchéité à tout dialogue a étouffé toutes les bonnes initiatives pouvant débloquer la situation d'impasse, impérieuse dans cette région beaucoup plus qu'ailleurs.Le radicalisme de ses délégués ainsi que son infiltration par des partis politiques et des autonomistes, semblent les principaux facteurs qui dictent cette démarche jusqu'au boutiste de cette structure. Aussi, la Cadc avait été la première coordination à se doter d'un code d'honneur et de principes directeurs qui régissent la conduite des délégués. A ce titre, tout manquement à ce code d'honneur est sanctionné par l'exclusion du mouvement et la mise en quarantaine systématique du «fauteur». Dans ce sens, les exemples ne manquent pas dans la courte histoire du mouvement. L'on se rappelle le cas de Mehdi Yefsah, accusé par ses pairs de servir d'intermédiaire entre des émissaires du pouvoir et les détenus du 25 mars. Or, sur la base de témoignages présomptueux, le délégué de Tala Amara avait été traîné dans la boue et livré à la vindicte populaire. Le cas de Mohand-Saïd Zeroual illustre également l'hermétisme de la Cadc, accusé de «marchandage» de la plate-forme d'El-Kseur lors de son entrevue avec Larbi Belkheir, le 18 août dernier, l'ex-délégué de la CCD Tigzirt avait, depuis, été interdit d'accès aux conclaves sur injonction de la Cadc. L'exclusion du comité populaire de Béjaïa, qui avait affiché sa propension au dialogue, nous renseigne amplement sur cette volonté d'entretenir le pourrissement. Par ailleurs, la tentative, pour le moins avortée, de diaboliser Ali Gherbi qui aurait eu langue avec les autorités, vient également s'ajouter à ce chapitre. Ainsi, désormais, il est peut être temps pour la Cadc de lâcher du lest et d'accepter de se mettre à la même table pour faire sortir la Kabylie du bourbier où elle s'est enlisée, car la situation d'impasse qui prévaut aujourd'hui ne profite qu'aux apprentis fascistes qui contrecarrent toute bonne volonté de normalisation de la région.