Le Conseil des Nations unies a adopté, jeudi, à l'unanimité de ses quinze membres, une résolution sur le terrorisme. La lutte contre le terrorisme international commence à s'organiser sérieusement dans et autour des Nations unies même si les Etats-Unis sont appelés à y jouer un rôle prépondérant. Cela s'est traduit par l'adoption par le Conseil de sécurité d'un texte proposé par Washington et qui devait restreindre, de façon draconienne, le financement et la logistique des terroristes. C'est ainsi que les Quinze Etats du Conseil de sécurité ont avalisé la résolution 1373, laquelle contraint tous les Etats à «priver les réseaux terroristes de soutien financier et logistique». Commentant la résolution, le président du Conseil de sécurité, l'ambassadeur français Jean-David Levitte a indiqué que «ce soir (jeudi) le Conseil de sécurité a fait l'Histoire», déclarant: «Nous avons adopté une résolution très ambitieuse, une stratégie globale pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes, à travers le monde.» De son côté, l'ambassadeur américain John Negroponte explique que cette résolution «(...) oblige tous les Etats à refuser le financement, le soutien et l'asile aux terroristes. Elle va aussi accroître l'échange d'informations parmi les membres de l'ONU pour combattre le terrorisme international». Il aura donc fallu que ce terrorisme international fasse une horrible démonstration de force en s'attaquant aux symboles de la toute-puissance américaine pour que, incrédules, le monde et la communauté internationale admettent enfin la nuisance de la nébuleuse terroriste et s'organise pour y mettre un terme. En vérité, la résolution votée jeudi, ne veut pas se suffire de lutter contre le seul terrorisme organisé, mais étendre cette lutte au terrorisme d'Etat, ou pour reprendre la définition américaine aux «Etats terroristes» - ce qui permet à Washington de mettre sur sa liste rouge maints Etats soupçonnés d'aider le terrorisme. C'est à l'évidence dans cette optique que la résolution veut contraindre tous les pays «à cesser toute forme de soutien, actif ou passif» aux terroristes. Cependant si l'unanimité internationale est sans faille quant à la nécessité de combattre le terrorisme, il n'en demeure pas moins que nombreux sont les Etats arabes et musulmans à demander une définition préalable du terrorisme pour éviter de tomber dans l'amalgame que d'aucuns n'ont pas hésité à faire. Ce qu'explique notamment Damas qui estime que «pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faut commencer par le définir et par remédier à ses causes au sein d'un forum international qui fasse clairement la différence entre résistance et terrorisme, y compris le terrorisme d'Etat pratiqué par Israël contre le peuple palestinien». Ce que les Iraniens ont également développé auprès de la troïka de l'UE, Téhéran disant sa disponibilité de «traquer» les terroristes, mais «lorsque nous aurons défini les groupes terroristes». En tout état de cause, les débats de l'Assemblée générale de l'ONU, qui s'ouvriront demain et auront pour thème principal la lutte contre le terrorisme, s'annoncent très chauds.