Pour transporter la drogue, ils utilisaient de faux ordres de mission et de faux bons de commande de la Défense nationale, pour passer au travers des barrages. 122 kg de kif traité, 2 PA (Beretta et Smith et Wesson dont les numéros ont été limés) et des munitions, un lot d'ordres de mission vierges et des bons de commande avec en-tête du ministère de la Défense, des cachets humides du même ministère (5e Région militaire dont un au nom d'un pseudocommandant M.Bachir) ainsi que des cachets d'autres entreprises, un lot de faux documents (permis de conduire, CNI et cartes grises), 5 véhicules (Mercedes, Megane, Shuma et un fourgon) ayant servi au déplacement et au transport du kif, un lot de portables dont un cellulaire (Thouraya), ainsi qu'une somme de 14 millions de centimes ont été récupérés par les éléments de la division Est de la PJ, à leur tête le principal, M.Tazarouti. La neutralisation du réseau, dont les ramifications s'étendent de l'Est à l'Ouest, a nécessité une minutieuse enquête qui a conduit les agents de la PJ à se déplacer vers Oran, Mostaganem, Relizane, Barika, Oum El-Bouaghi et Aïn M'lila et ce, grâce au concours de l'appareil judiciaire (justice) qui a accordé, légalement, des extensions de compétence aux policiers leur donnant droit d'opérer hors de leur souscription initiale. Il aura fallu environ un mois pour venir à bout de ce réseau qui usait de toutes les ruses et de moyens technologiques (téléphones portables et cellulaires) pour échapper aux différents contrôles sur les axes routiers. Selon les premières constatations, hormis les 16 personnes arrêtées, d'autres membres de ce réseau devraient l'être incessamment et ce, au terme de l'enquête toujours en cours. Pour mener à bien cette enquête et au vu de la gravité et de l'ampleur du réseau, les premiers prévenus ont été placés pendant 12 jours en garde à vue suivant le mandat délivré par la justice de Rouiba. C'est en fait devant cette juridiction que les 16 malfaiteurs ont été présentés hier, sous l'inculpation d'«association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, détention illégale d'armes à feu...». Il faut préciser que d'autres accusations devraient, probablement, s'ajouter au terme des analyses des armes à feu saisies, de la part de la police scientifique. Les analyses devraient déterminer si, oui ou non, ces armes ont servi à d'éventuels attentats terroristes. Si cette dernière thèse venait à être confirmée, les membres du réseau seraient alors accusés d'appartenance à des groupes terroristes armés. Une autre tournure qui aggraverait leur cas.