Les gros dossiers envenimant les relations entre les deux pays seraient au menu de cette rencontre informelle. Le dégel des relations entre l'Algérie et le Maroc pourrait connaître une nouvelle avancée dès aujourd'hui. En effet, de nombreuses sources diplomatiques, mais aussi certains médias ont fait état d'une très probable rencontre, à Paris, entre le Président Bouteflika et le roi Mohammed VI en marge des travaux du sommet franco-africain devant s'ouvrir aujourd'hui dans la capitale française. Cela dans la probabilité, toujours incertaine, où le souverain marocain viendrait à confirmer sa participation à ce sommet. Car, jusqu'à présent, aucune information officielle n'a filtré du côté du palais royal, alors que le chef d'Etat algérien se trouvait déjà dans l'Hexagone. Ces rumeurs confirment les analyses déjà faites par de nombreux analystes et observateurs, parues dans ces colonnes, sur une très probable médiation française entre ces deux pays. L'on croit savoir, donc, que la rencontre, qui revêtira un cachet strictement informel, achoppera sur les deux principaux sujets qui restent en suspens, à savoir la fixation du sommet officiel prévu incessamment entre les deux chefs d'Etat, le règlement de la question sahraouie et la remise sur les rails effective du processus d'édification de l'UMA. S'agissant du premier point, est-il besoin de le mentionner, le souverain marocain, de même que le chef de l'Etat algérien, avaient tous deux souligné la nécessité de se rencontrer officiellement dans l'un de ces deux Etats maghrébins sans le «chaperon» d'aucun autre pays, ce qui explique le cachet strictement informel de la rencontre, non encore confirmée, d'aujourd'hui. Ce qui demeure sûr, en revanche, c'est que le dégel est bel et bien au rendez-vous depuis la visite au Maroc de notre ministre des Affaires étrangères, la confirmation officielle de la rencontre entre Bouteflika et Mohammed VI, et la très prochaine visite du chef du gouvernement marocain, Idriss Jettou, à Alger sur invitation de son homologue algérien, Ali Benflis. Cela sans oublier la confirmation de la tenue du sommet maghrébin, attendu à Alger, dans le courant du premier semestre de l'année en cours. Quant à la question du Sahara occidental, il est à peu près certain que les pressions des pays occidentaux pousseront le souverain marocain à faire les concessions nécessaires en vue de se conformer au droit international et de régler définitivement cette question qui bloque encore, côté royaume chérifien, l'édification du Grand Maghreb uni.