Certains observateurs politiques ont du mal à expliquer le «reflux» qui caractérise la vie partisane au sein du parti de Hocine Aït Ahmed. Les travaux du conseil national ordinaire du Front des forces socialistes, qui se sont ouverts jeudi dernier à Alger, se sont poursuivis hier tard dans l'après-midi. Selon le secrétaire national chargé de l'information, M.Ikhlef Bouaïche, la session du conseil du FFS examinera «le programme d'action annuel, la situation interne du parti et le bilan des différentes activités de cette instance entre deux mandats». La session, qui s'est déroulée à huis clos au siège du parti, devrait être l'occasion pour les responsables réunis autour du premier secrétaire, M.Ahmed Djeddaï, d'évaluer la situation politique, économique et sociale du pays. Dans cet ordre d'idées, la situation de blocage qui prévaut en Kabylie, malgré la décision «difficile» et «courageuse» prise par le FFS de participer aux élections locales du 10 octobre 2002, devrait se tailler la part du lion durant ces deux jours de réunion. Certains observateurs politiques ont du mal à expliquer le «reflux» qui caractérise la vie partisane au sein du parti de Hocine Aït Ahmed. Le changement de stratégie opéré par le FFS dans la question du mouvement citoyen, et qui s'est caractérisé par le retrait du mouvement et l'engagement des délégués dans la bataille électorale pour les locales, est considéré par les observateurs comme «la pierre angulaire». Cependant, le parti, mais aussi d'autres sources bien au fait des tenants et aboutissants du mouvement des ârchs, considèrent que cette nouvelle position est induite par l'urgence de parer aux dérives dans lesquelles certaines forces veulent entraîner le mouvement et la région avec. En attendant d'être mieux informés, signalons que le conseil national du FFS devrait se pencher également sur «les perspectives d'avenir du parti» et sur la situation du pays sous ses différents aspects. S'agissant du premier point, on relèvera que le parti devrait se positionner sur les différentes donnes qu'a connues et que ne cesse de connaître le pays. Dans l'entourage du parti, on admet que sa reprise en main, à la veille de la dernière échéance électorale, n'a pas donné lieu qu'à des applaudissements. On se pose la question alors de savoir si ce que d'aucuns qualifient de «malaise» qui s'est installé dans la maison FFS est d'ordre politique ou simplement une expression de jalousie interne. La question tombe à brûle-pourpoint, à l'occasion de cette réunion, car on parle, depuis quelque temps, de l'éventuel remplacement de l'actuel premier secrétaire du parti par l'actuel responsable de la fédération de Tizi Ouzou, M.Mourad Kacer, même si ce dernier, par la bouche de personnes proches de lui, ne nourrirait pas cette ambition. En attendant, force est de s'interroger sur la discrétion dont fait montre M.Djeddaï devant une actualité qui foisonne d'informations sur des dossiers chers au FFS. En tout état de cause, il y a lieu de noter que le FFS a pris de sérieux risques pour «réhabiliter la politique» en Algérie en général en Kabylie, en particulier, et ce conseil national devrait conforter la tendance par la mise en quarantaine de toutes les velléités extrémistes, d'où qu'elles viennent. Le leader du FFS, qui a balisé le chemin lors de sa dernière sortie organisée à Nancy (France), confirmera la démarche en donnant sa caution aux conclusions de cette session avant qu'elles ne soient rendues publiques par le secrétaire national.