Jeudi, vers 17 h, un policier en uniforme a été assassiné par balle à l'intérieur du marché Clauzel situé à quelques centaines de mètres de la sûreté de wilaya d'Alger. Le ciblage du lieu, connu pour être sécurisé, dénote «l'audace» des assaillants. Selon les témoignages recueillis, «le policier, qui assurait une ronde au sein du marché, est décédé sur le coup après avoir reçu plusieurs balles tirées à bout portant par deux individus dans le dos». Certains témoignages ajoutent que «les assassins avaient environ une vingtaine d'années. Après avoir commis leur forfait, ils se sont fondus dans la foule paniquée», précisant, comme l'ont confirmé certaines sources policières, qu'«ils n'ont pas pris l'arme de service du policier». On apprend que le jeune policier décédé jouissait «d'une réputation de grande sociabilité». Cet attentat, qui fait suite à celui d'El-Harrach, suscite des interrogations au sein de l'opinion publique. En effet, les similitudes du mode opératoire des deux attentats, l'âge, le nombre des assaillants et la rapidité d'exécution poussent à croire à «l'existence d'un groupe de jeunes terroristes, non connus par les services de sécurité, qui aurait investi la capitale avec pour objectifs de commettre des attentats ciblés et ce, en mettant à profit leur virginité judiciaire». Une virginité qui, selon toute évidence, constitue une énorme difficulté pour l'identification des assaillants et leur arrestation. Il est permis de croire, par ailleurs, que ces actes «seraient l'oeuvre de certains milieux occultes qui auraient l'intention de créer et entretenir une atmosphère de psychose». Il va sans dire que cet acte a plongé la plupart des citoyens et particulièrement les policiers dans l'émoi. La crainte «du retour à la guérilla urbaine fait son petit bonhomme de chemin au sein de la population et surtout parmi les observateurs». Concrètement et selon les informations et indices recueillis sur les lieux du crime, les services de l'identité judiciaire, appuyés par la police scientifique, auraient, selon des indicateurs, «reconstitué partiellement les portraits des agresseurs et ce, grâce aux renseignements fournis par les citoyens présents sur les lieux du drame». La contribution des citoyens est, encore une fois, louable à telle enseigne qu'elle apporte un peu de tonus dans les rangs des forces de police. Certaines sources policières affirment, néanmoins, les informations selon lesquelles «un groupe diffus de jeunes terroristes auraient investi la capitale». Cet odieux attentat a conduit les forces de sécurité et particulièrement les éléments opérationnels, à évoluer dans une atmosphère où «le relâchement n'est pas de mise et où la vigilance est de rigueur». Ce qui nous conduit à dire d'une manière affirmative que «la menace est bien réelle». A juste titre, le spot télévisé, «appelant les citoyens à faire preuve de plus de vigilance, trouve tout son sens».