Mère d'une fillette de deux ans, elle est accusée d'avoir agressé la maîtresse de son mari. Après avoir été placée 12 mois sous mandat de dépôt, on lui refuse sa liberté provisoire. Il y a des affaires judiciaires banales et d'autres qui mérite qu'on s'y attarde. L'affaire de L. Aldjia avait commencé d'une manière anodine, mais pour des raisons inconnues, elle a pris des proportions énormes. Mère d'une petite fille, Aldjia est inculpée pour coups et blessures volontaires et détenue à la prison de Tizi Ouzou depuis septembre 2000. L'affaire passée en criminelle au début, a été renvoyée en correctionnelle et devait être jugée le 14 janvier 2001. Selon des sources judiciaires, «la partie civile, qui, normalement, ne peut interjeter appel des ordonnances, l'a pourtant fait.» et ce, «contrairement aux règles élémentaires du code de procédure pénale». Le tribunal a renvoyé l'affaire sans fixer de date au motif du pourvoi en cassation de la partie civile contre l'arrêt de la chambre d'accusation. Aldjia a donc été maintenue en détention à nouveau, toujours selon les mêmes sources. Le tribunal, sur demande des avocats de la défense, a finalement accordé la liberté provisoire à la prévenue, ce que le parquet aurait contesté, «malgré l'absence de nouveaux éléments qui enfonceraient l'accusée». L'affaire est aujourd'hui devant la Cour afin de faire valoir la décision du tribunal. En résumé, l'inculpée est accusée d'avoir aspergé la maîtresse de son mari d'un produit chimique qui l'aurait défigurée. La mise en cause, quant à elle, affirme que c'est son mari qui l'a agressée avec un récipient contenant un produit et qu'elle n'a fait que se défendre. Et la défense d'affirmer: «Le vrai problème dans cette affaire est le fait de la renvoyer à chaque fois à une échéance ultérieure pour absence de la plaignante.» Le 21 avril 2001, lors de l'audience, la plaignante ou une substitut (selon les avocats de la défense) n'aurait pas voulu assister aux débats et les avocats de la défense auraient été interdits de la voir et de lui parler. Indignés, ils se sont retirés de l'audience rejoints par dix autres avocats en signe de solidarité. Après quoi, ils ont rendu publique une déclaration où ils dénoncent ce genre d'agissements. Lors de la dernière audience, où la décision de la mettre en liberté provisoire devait être prise, la partie civile s'y est opposée et a demandé à la Cour de ne pas accéder à la requête des avocats de la défense. Ces derniers, indignés, lors de leur plaidoirie, ont expliqué que la partie civile n'avait aucun droit d'émettre une telle requête car opposition a été faite par le procureur général. La mis en cause est placée, en fin de compte, en liberté provisoire.