Placée sous le signe:«Ne touche pas à mon engrais», la grève générale annoncée par l'Ugta est suivie entre 80 et 95% au groupe Asmidal, hormis la filiale Fertial où le mouvement enregistre 30% de grévistes seulement, selon l'évaluation du secrétaire national du syndicat de cette entreprise. Les travailleurs de cette filiale refusent d'adhérer à cette grève parce que le partenaire social ne répond plus à leurs espérances, selon des sources indiscrètes. Sur le site du géant des engrais, on constate que le complexe fonctionne normalement, aucun signe n'indique que c'est la grève si ce sont quelques banderoles à l'entrée d'Asmidal. Le secrétaire national du syndicat déclare que le directoire général a interdit aux hommes de presse d'entrer au complexe. D'ailleurs, le syndicaliste reçoit les journalistes au poste de garde pour leur donner des informations. Contrairement à cela, l'attaché de communication du groupe Asmidal, contacté à l'hôtel Seybouse où tous les cadres dirigeants de cette entreprise organisent des journées d'étude, nous affirme que les portes d'Asmidal sont grandes ouvertes à tout le monde. Ce qui est certain c'est que dans cette entreprise, le courant ne passe plus entre l'actuel directoire général et le partenaire social d'Asmidal. Au profit de qui? Par ailleurs à Ispat la grève a commencé dès 5h, affirme-t-on. La veille, le bureau syndical d'Ispat a, dans un communiqué remis à la presse, annoncé que «les travailleurs d'Ispat appliqueront les directives de la Centrale» et de souligner par la même occasion que «cette grève renforcera les liens de solidarité avec les entreprises et les sociétés publiques ou privées menacées de fermeture et ayant des relations directes avec Ispat pour l'acquisition de leurs produits sidérurgiques, ainsi qu'avec les filiales du groupe Sider en voie de liquidation». Contacté dans son QG, d'où il pilote le mouvement de grève, le patron du staff syndical, Aïssa Menadi, a toutefois déclaré que par souci de préserver les installations, on a instauré un service minimum.