Devenu désormais l'incontournable interlocuteur du pouvoir, il entre, ces jours-ci, dans la phase la plus délicate depuis sa création, il y a près de 5 mois déjà. Après la réunion tenue, hier, à Fréha entre les représentants des wilayas du Centre pour peaufiner les derniers préparatifs de la marche du 5 octobre à Alger et qui s'ébranlera de la place des Martyrs vers la présidence pour la remise de la plate-forme d'El-Kseur, ainsi que d'une déclaration en annexe portant sur l'explicitation des revendications formulées, dans les jours à venir, la Cadc de la wilaya de Tizi Ouzou se réunira, aujourd'hui à 10h, au théâtre Kateb-Yacine. Hormis l'organisation technique de la marche, les délégués se pencheront sur la marche prévue au chef-lieu de wilaya que certains délégués appellent, carrément à son annulation. «Il y a des acteurs dans l'ombre et beaucoup de manipulateurs et de pyromanes qui jouent avec l'avenir de toute une région et celui de l'Algérie», lance un délégué échaudé par les derniers développements qu'a connus la ville de Tizi Ouzou, notamment le saccage des locaux de la JSK et toute la polémique qui s'en est suivie, ainsi que les escarmouches qu'a connues la rencontre JSK - USM Blida, jeudi dernier entre supporters. D'autres, par ailleurs, pensent qu'il faudra maintenir toutes les actions engagées et ne tenir compte, aucunement, des facteurs endogènes et exogènes du mouvement. Cette attitude absolutiste risque de mener le mouvement vers son essoufflement. Reste à savoir l'attitude des pouvoirs publics quant à l'autorisation ou non de la marche de ce 5 octobre. Certains, pour qui elle sera autorisée vu son objectif répondant à l'offre présidentielle, ne cachent pas leurs appréhensions et craintes d'une fuite en avant et ce, en réservant aux délégués le même «accueil» que ceux du 5 juillet et du 8 août. Hypothèse peu probable, mais qui mettra, à coup sûr, les deux protagonistes dans une situation délicate. Les partis, implantés dans la région, après un wait and see de 5 mois, semblent vouloir, eux aussi, réoccuper l'espace qui leur revient de droit. Multipliant les rencontres avec la population, chacun y va de son analyse sur la situation tout en gardant en ligne de mire les prochaines échéances électorales. Le mouvement citoyen, qui voit son avenir se décider maintenant, est à la croisée des chemins. Les jours à venir seront certainement riches en rebondissements.