Le célèbre journaliste et présentateur du 20h sur TF1 s'est entretenu, hier, avec ses confrères algériens. Profitant de son séjour dans le cadre du voyage du président français, Jacques Chirac, en Algérie, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, le célèbre présentateur du JT sur TF1, a tenu à rencontrer la presse nationale pour échanger ses impressions et nouer des amitiés avec ses confrères et consoeurs algériens(nes). Dans une ambiance conviviale, il commencera par s'excuser de son retard dû à l'embouteillage provoqué par la visite de Jacques Chirac. «Ce qui est un bon signe déjà...», dit-il. PPDA était accompagné de Kader Berdja, le responsable de la coordination, et de son frère Olivier Poivre d'Arvor, directeur de l'Afaa (Association française d'action artistique), qui s'occupe de l'organisation de l'Année de l'Algérie en France, Patrick Poivre d'Arvor évoquera, en premier lieu, l'enregistrement, la veille, de son émission littéraire Vol de nuit, à la villa Pouillon, siège du commissariat de l'Année de l'Algérie en France. «L'émission sera diffusée mardi prochain (demain Ndlr), qui correspond au dernier jour de la visite de Chirac. Elle nous a permis de connaître des gens de culture, d'horizons, de religions et d'expériences différents», confie-t-il. PPDA dira être impressionné par l'évolution de la presse algérienne et sa liberté de ton actuelle. Aussi, s'adressant aux journalistes, il déclare avec sincérité: «Je voulais vous rendre hommage, que vous soyez écrivain ou journaliste, afin de renforcer les liens qui existent entre nos deux rives.» D'autres émissions du même genre seront également enregistrées ici, prochainement, nous apprend-il. Abordant de l'Année de l'Algérie en France, Olivier Poivre d'Arvor notera qu'il y a 150 manifestations qui ont déjà eu lieu et dont la presse française s'est largement fait l'écho, selon lui. Environ 1200 manifestations sont encore attendues sur tout le territoire français. «La réaction de la société civile, autrement dit le public, a été formidable.» S'agissant de nos artistes algériens, le directeur de l'Afaa souligne que ces derniers bénéficient d'une grande liberté de manoeuvre. «Il n'y a pas eu de censure.» Evoquant les situations «complexes» qu'ont connues les deux peuples des deux côtés de la Méditerranée, PPDA affirmera que «les échanges culturels ont toujours été le meilleur moyen de se libérer». A propos des réfractaires de l'Année de l'Algérie en France, en l'occurrence les artistes d'expression kabyle, Olivier Poivre d'Arvor dira: «Le plus important est de montrer l'image d'un pays qui a sa culture propre, pas celle de l'émigration qui est caricaturée, afin que mes concitoyens réalisent, en France, que l'Algérie est un magnifique pays, qui a créé une nouvelle forme de culture. Ce qui compte c'est que vous puissez vous exprimer y compris dans vos différences.» A propos de sa marionnette dans les Guignols, PPDA dira: «Il faut laisser la liberté aux caricaturistes d'exister. Que chacun vive sa vie.» Parlant du journal télévisé de TF1, il affirme que son JT est «en valeur absolue, le plus regardé en Europe». Evoquant les rapports passionnels qui lient l'Algérie à la France, Patrick Poivre d'Arvor dira: «On peut arriver par les actes à se regarder autrement. Par la multiplication de certains faits symboliques, telle la visite de certains endroits symboliques par Jacques Chirac, on pourra ainsi faire que les plaies se referment.» Questionné sur la littérature algérienne, l'animateur de Vol de nuit la qualifie de «foisonnante» et ses auteurs «très critiques sur leurs institutions, leur gouvernement et en même temps très fiers d'être Algériens» et de renchérir: «C'est important de voir toutes ces femmes qui écrivent avec toute cette liberté de ton. J'ai un grand respect pour ces gens-là qui servent notre langue française. J'en suis heureux, car j'ai envie que la langue française ne soit pas écrasée par l'omniprésence de la langue anglaise.» Et Olivier d'acquiescer: «Vos écrivains jouent un rôle important dans la pérennité de la langue française.» Interrogé sur l'éventualité d'interviewer, un jour, Oussama Ben Laden, PPDA dira qu'il sera sans ménagement avec lui. «Je lui poserai des questions sans complaisance», dira-t-il sèchement après quelques hésitations. Evoquant ses origines bretonnes et son profond attachement pour l'Algérie, PPDA dira en s'approchant de son frère: «On se sent très proches de vous. La France est très méditerranéenne.» Enfin, il précisera que son émission Vol de nuit sera rediffusée sept fois sur la chaîne câblée Odyssée. «Avec Anne Baraire, on a décidé d'offrir cette émission à la Télévision algérienne», conclut-il.