LES éLUS impliqués dans ce réseau. 6 femmes et 8 hommes (fonctionnaires, rabatteurs et élus de l'ancienne APC) composant un réseau de distribution fallacieuse de logements, ont été arrêtés par les éléments de la compagnie de gendarmerie d'Hussein Dey. Présentés, hier devant le tribunal de Sidi M'hamed, les membres du réseau, dont la liste n'a pas été arrêtée d'une manière définitive (enquête toujours en cours), sont accusés de falsification de documents officiels (résidences, déclarations sur l'honneur et autres documents contenus dans les dossiers d'acquisition de logements), d'association de malfaiteurs, d'escroquerie et de corruption avec la complicité des élus de l'ex-APC de Belouizdad. L'information, donnée par des citoyens, a été judicieusement exploitée par la GN qui a mis en place une série de mesures. Après une enquête qui aura duré 3 mois, ponctuée de filatures, notamment d'une fonctionnaire suspectée, les éléments de la gendarmerie ont réussi à l'arrêter en compagnie de deux autres femmes, «au moment où elle s'apprêtait à procéder à une transaction mais qui n'était, en fait qu'une escroquerie». En réalité, le réseau, fort de l'appui de certains élus de Belouizdad «proposait des logements pour la modique somme de 70 millions de centimes, à des personnes n'ayant aucun lien avec la commune (la plupart n'ouvrant pas droit aux logements sociaux) et parmi elles des personnes résidant à l'étranger et une quinzaine d'élus de la commune». Certains avaient la mission de «favoriser les dossiers falsifiés par les membres et inscrivaient les personnes de leur choix sur des listes de sinistrés». En clair, ils exigeaient à leurs victimes «de leur délivrer uniquement le livret de famille et 70 millions de centimes pour falsifier les documents restants». Ce réseau, dans lequel étaient impliqués des membres des diverses commissions chargées de la distribution de logements sociaux et autres, exerçant, notamment au niveau des centres de transit, activait, selon les aveux «depuis 1999». A ce titre, les éléments de la gendarmerie ont épluché 26 dossiers (1,5 milliard de centimes empochés) sur les 1000 restants et devant être étudiés par le magistrat instructeur. Ce qui laisse supposer que d'autres personnes devraient être arrêtées durant l'instruction et les logements restitués. A raison de 70 millions de centimes par dossier, il est loisible de voir l'ampleur du trafic de logements exercé au niveau des différentes APC et de la fortune amassée par les réseaux qui «capitalisent les misères au détriment des véritables miséreux». Selon les aveux des prévenus, «les élus avaient le culot de demander des quotas de logements pour les sinistrés, mais, en fait, ces derniers étaient destinés à d'autres personnes nanties qui revendaient les logements après leur acquisition», ajoutant que «les rares personnes résidant dans les zones sinistrées de Laâqiba, la Carrière et Cervantès ayant pu accéder à des logements étaient très vite remplacées par d'autres». Ce qui explique pourquoi la crise de logement n'a jamais été résolue et que les centres de transit n'ont jamais été éradiqués comme promis par les pouvoirs publics. Il va sans dire que cette affaire, qui n'a pas encore révélé tous ses secrets, conduira les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur le cas épineux de la distribution de logements et les critères inhérents. Le cas de ce scandale devrait interpeller les plus hautes sphères de l'Etat à revoir les textes régissant le volet relatif aux logements sociaux. L'acquisition de logements sociaux par des élus est un exemple criant.