Abou Mazen va étrenner le nouveau poste de Premier ministre de L'Autorité palestinienne. Le Comité central de l'Organisation de libération de la Palestine (CC/OLP), convoqué samedi par le président Yasser Arafat a approuvé hier, comme il était attendu, la création du nouveau poste de Premier ministre, de même que de valider la désignation de M.Mahmoud Abbas (Abou Mazen) à cette nouvelle charge laquelle pourrait, à brève échéance, se révéler comme étant stratégique. En effet, ce réaménagement du «gouvernement» de l'Autorité autonome palestinienne fait suite aux nombreuses pressions et sollicitations de la communauté internationale, et singulièrement des Etats-Unis et d'Israël qui, dès l'avènement de Sharon à la tête du gouvernement israélien, avait déclaré le vieux combattant palestinien «hors jeu». C'est donc sans surprise que le choix d'Abou Mazen a été entériné par le CC/OLP, comme l'a indiqué, dans une déclaration à la presse, le ministre palestinien du Travail, Ghassan Al-Khatib selon lequel, «Le CC/OLP a approuvé le principe de la création d'un poste de Premier ministre et la proposition de Yasser Arafat pour que Mahmoud Abbas remplisse cette fonction». Ainsi, après le CE/OLP (Comité exécutif de l'OLP dont Abou Mazen est le secrétaire général) la semaine dernière et le CC/OLP hier, ce sera le tour, demain, du CLP (Conseil législatif palestinien, Parlement) d'entériner la création du Premier ministère et le choix d'Abou Mazen. Restera cependant le point important, sinon crucial, à spécifier afférent aux «prérogatives» dévolues au nouveau chef du gouvernement de l'Autorité palestinienne. C'est seulement à partir de cette donne que peut être évalué l'engagement du président Arafat à accélérer les réformes comme le lui demande la communauté internationale. En tout état de cause, les Israéliens, y compris Ariel Sharon, ont accueilli favorablement la nomination de Mahmoud Abbas, attendant toutefois de voir quels pouvoirs, tant pour la mise à terme des réformes, que pour être l'interlocuteur «crédible» qu'ils n'ont pas, selon eux, trouvé auprès de M.Arafat, sera doté M.Abbas. Ainsi, lors de la réunion de son cabinet, hier, Sharon «a accueilli favorablement» la désignation d'Abou Mazen, mais indique, dans le même temps, qu'il «fallait vérifier soigneusement de quels pouvoirs il disposera face à Yasser Arafat», à l'évidence bête noire du chef du gouvernement israélien. L'ancien chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, s'est, quant, à lui, «félicité» de ce choix indiquant que Mahmoud Abbas est «un homme responsable, il a le sérieux requis des positions et des intentions claires» ajoutant «le défi qui se présente à lui est de doter les Palestiniens d'un pouvoir central susceptible de contrôler, en premier lieu les divers mouvements armés, les fonds et la politique palestinienne». Toutes choses sur lesquelles le président palestinien aurait montré un «laxisme certain» selon ses détracteurs.