La question du Sahara occidental semble, elle aussi, créer des zones de convergence entre les deux Etats. Dans les deux lettres échangées, hier, entre les deux chefs d'Etat, de grandes convergences de vues sont apparues à propos des sujets de l'heure alors que l'accent a été particulièrement mis sur la nécessité de profiter de cette dynamique nouvelle pour aller vers des relations «fécondes» et «privilégiées» entre les deux pays. Les chefs d'Etat algérien et français ont échangé deux longs messages. Le premier, émanant de Bouteflika, s'est longuement appesanti sur la nature nouvelle des relations à édifier entre les deux pays, qui a définitivement pris forme à la suite de la visite historique de Chirac en Algérie et qui avait déjà commencé à se cristalliser en 2000, lors de la visite d'Etat de Bouteflika à Paris. Pour Bouteflika, «les accords (signés), en particulier la déclaration commune, ouvrent la voie à la conclusion d'un traité qui scellera notre engagement commun pour une relation durable, féconde et mutuellement avantageuse». Sur ce sujet, le président français a déclaré être conscient «des attentes suscitées chez nos deux peuples par cette relation nouvelle», à propos de tous les grands dossiers et chantiers sur lesquels la France avait donné de fermes engagements. D'importantes étapes ont déjà été franchies en ce sens alors que de nouvelles réalisations sont attendues de part et d'autre de la Méditerranée. A ce propos, les deux chefs d'Etat ont insisté sur la nécessité d'aller le plus vite possible vers la concrétisation du traité entre l'Algérie et la France. Dans sa lettre, en outre, le Président s'est déclaré enchanté «de ce que nos deux pays ont des points de vue convergents sur la question de l'Irak». Pour Bouteflika, «la guerre ne saurait être une fatalité, car les ressources du dialogue sont inépuisables pour peu qu'elles soient mises au service de la volonté de la paix». Et de souhaiter que «le travail des inspecteurs soit mené à son terme et que la communauté internationale, dans son ensemble, s'implique activement en vue d'une résolution pacifique de ce conflit». Chirac, de son côté, a constaté dans sa lettre «des convergences de vue essentielles (...) fondées sur la primauté de la légalité internationale». Il enchaîne, dans sa missive, sur les questions du Maghreb et du Sahara occidental pour adopter une position fort proche de celle de notre pays: «Je forme des voeux pour l'intégration maghrébine et la résolution de la question du Sahara occidental, y compris dans ses aspects humanitaires.» Bouteflika, de son côté, se déclare convaincu que «la consolidation et l'accélération du processus de construction maghrébine seront facilitées à la faveur de la satisfaction du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers la mise en place sincère du plan de règlement des Nations unies, agréé par nos frères marocains...» Les deux chefs d'Etat, enfin, se sont déclarés résolus à continuer d'activer en vue de la concrétisation du Nepad en faveur des pays africains.