Karim Mahmoudi, président de la Ccfc, s'est penché, hier, sur le cas du directeur de l'Inspection générale des finances (IGF). Ce responsable est accusé, selon M.Mahmoudi, d'être derrière le scandale des résidences d'Etat de Club-des-Pins et du Sheraton. M.Mahmoudi précise que, depuis deux ans, le responsable de l'IGF, M. Amghar, «a été relevé de ses fonctions à la direction des impôts à la suite d'un scandale sur un marché d'informatique». S'agissant des deux scandales, M.Mahmoudi a indiqué qu'après deux rapports de l'IGF, le Chef du gouvernement a ordonné une enquête. Et de brandir le rapport de l'IGF qu'il a qualifié de «médiocre et de conciliant», avant de l'accuser d'«avoir trempé dans des affaires». En guise d'arguments, il nous donne rendez-vous dans les prochains jours pour de plus amples informations. Il a indiqué que M.Amghar «est envoyé pour aseptiser l'IG». Il citera un haut cadre des finances pour définir M.Amghar: «La promotion d'Amghar à la tête de l'IGF est un mariage forcé, non consommé (...) fait par un ministre des Finances méprisant à l'égard des personnes.» M.Amghar a été désigné à la tête de l'IGF du temps de Abdelatif Benachenhou. Abordant le dossier du Crédit populaire d'Algérie (CPA), dont la privatisation annoncée tarde à se concrétiser, il dira qu'«il y a actuellement 200 contentieux dans cette banque d'une valeur de 50 milliards de dinars (500 millions de dollars)», ajoutant que «70% de ces contentieux concernent 15 personnes uniquement et personne n'ose en parler». A propos de la BEA, Mahmoudi révèle aussi qu'un «crédit de 1000 milliards de centimes est accordé à une seule personne». Il conclura en assénant: «Le système protège des gens et en casse d'autres». S'agissant de la situation en Kabylie, MM.Mahmoudi, Hassani et Bensaïd annoncent qu'ils iront à la rencontre des délégués du mouvement citoyen pour être les «avocats» ou les «interlocuteurs» de la région avec la haute hiérarchie du pouvoir. Le président de la Cipa a plaidé, à son tour, pour les entreprises nationales. Dénonçant la paupérisation galopante de la société, M.Hassani a annoncé que «les 130.000 entreprises existantes peuvent créer 1,5 million d'emplois». Pour ce faire, il a préconisé des plans de redressement insufflés par l'Etat, à charge pour les entreprises de créer 5 à 10 postes de travail. Le patron de la Ccfc a également abordé le dossier Sonatrach. Qualifiant le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, de «visionnaire», il s'est demandé «pourquoi on ne demande pas de comptes aux anciens P-DG de Sonatrach...». Abordant la grève de l'Ugta, il l'a qualifiée de «grève politique». Pour lui, les rentiers du secteur des hydrocarbures ont utilisé l'Ugta pour défendre leurs intérêts. M.Mahmoudi dira aussi que durant l'université d'été de la Ccfc, un débat contradictoire a été mené sur l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, associant l'ancien P-DG de Sonatrach et la fédération des pétroliers «avant que les ordres ne soient donnés pour suivre un autre chemin». Mahmoudi ne voit aucune autre issue à ce blocage autre que l'invitation à un large débat national.