Après un début d'année tonitruant, le Gspc subit de grosses pertes face à l'avancée des militaires. Trois terroristes, dont un émir, ont été abattus par les forces de l'ANP dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris de sources militaires sûres. Ce coup de force de la part de l'armée a été opéré dans deux endroits différents, à Boudouaou et Khemis El-Khechena, dans deux embuscades tendues dans les zones de passage des groupes armés du Gspc. La première a été tenue au lieu dit Laoualit, à Khemis El-Khechena, et s'est soldée par la mort de deux terroristes et la récupération d'une arme automatique (kalachnikov) et d'un fusil à pompe. La seconde tendue au lieu dit Enn'chit, près de Boudouaou, s'est soldée par la mort d'un terroriste et la récupération d'un fusil de chasse. Ce coup de force de l'armée est à plus d'un titre, important. Et pour cause : dans la première embuscade, il y eut une «grosse prise» en la personne du nommé Abdelhamid, émir de la «katibat Essedik», une des plus importantes factions armées du Gspc, et qui a, en charge, la vaste région comprise entre Boudouaou et les Issers. Ce nouveau revers du Gspc commence sérieusement à s'apparenter à une véritable débâcle. En un mois, il y eut une saignée monumentale dans les rangs de l'organisation de Hacène Hattab, qu'on commence à se demander ce qui ne va plus dans les rangs du groupe salafiste. Après un début d'année tonitruant et des coups médiatiques sensationnels (l'assassinat quasispectaculaire de 43 militaires, des faux barrages en plein jour à Bouira et à Tizi Ouzou, etc), le Gspc subit de grosses pertes face à l'avancée des militaires. Depuis quelques semaines, nous assistons à des redditions, des neutralisations et des pertes de réseaux de soutien importants, à l'instar de ceux démantelés à Blida et à Meftah dernièrement. Cette saignée ne peut s'expliquer que par une véritable débandade dans les rangs du Gspc, une guerre intestine ouverte ou une multiplication inexpliquée des centres de décision (synonyme, en fait, d'une gestion désordonnée des hommes et d'un manque de stratégie flagrant en dehors de la région kabyle). Ces motifs réunis, ou l'un d'eux seulement, peuvent expliquer l'anarchie qui règne actuellement dans les troupes qui n'arrivent plus, désormais, ni à fuir les zones ratissées par l'armée ni encore moins à élaborer une stratégie qui remettrait en route les groupes algérois, véritable hantise du Gspc. Les militaires continuent, donc, d'encercler les groupes d'hommes du Gspc épars dans l'Est algérois. La région kabyle reste, cependant, un fief d'où il serait difficile de l'extirper pour des raisons sociales et politiques évidentes. En dernière minute, (encore) un policier y a été assassiné.