Prévu pour les 29 et 30 avril, le congrès du parti est reporté à une date ultérieure. Le Parti des travailleurs défie M.Zerhouni. Il a lancé encore une fois un appel à la mobilisation générale «en défense de l'unité de la démocratie». Cette mobilisation sera traduite par l'organisation de marches et de rassemblements sur tout le territoire national. C'est ce qu'a annoncé, hier, Mme Louisa Hanoune à l'occasion du point de presse organisé au lendemain de la tenue de la réunion nationale des responsables politiques des bureaux de wilayas du parti pour évaluer l'état de préparation du congrès du parti «à la lumière des développements mondiaux et nationaux». Louisa Hanoune a qualifié le ministre de l'Intérieur, M.Zerhouni, de «tricheur et menteur». Et pour cause, ce dernier aurait transmis des directives aux administrations locales au niveau national pour interdire les marches et ce, contrairement à son dernier rappel dans lequel il précise que «cette mesure concerne uniquement la capitale». Elle cite, à cet effet, des exemples de marches interdites à Médéa, Blida, Mascara, Batna, Annaba. Le PT a stigmatisé «la position officielle par rapport à la crise irakienne.» Le pouvoir se protège derrière la légitimité internationale. Selon ses dires «l'appui au désarmement de l'Irak est un soutien à peine voilé à la politique américaine». Sur un autre chapitre, le congrès du PT, prévu initialement pour les 29 et 30 avril, est reporté à une date ultérieure. La nouvelle date n'est pas encore arrêtée, mais, selon Louisa Hanoune, il devra se tenir avant le 15 juin. Sur les raisons de ce report, elle précise que 40 % des wilayas ne sont pas prêtes pour le congrès. Ce retard est dû aux engagements du PT dans des questions alimentant la scène nationale et internationale, notamment la guerre en Irak et la mobilisation du parti pour la réussite de la grève générale des 25 et 26 février. Ce report répond aussi au souci du parti de n'exclure personne à «ce rendez-vous important». Réagissant sur la menace d'une deuxième grève générale suggérée par la fédération économique de l'Ugta, le parti a exprimé son soutien «à toutes les démarches de la Centrale syndicale, s'inscrivant dans le cadre de l'opposition aux privatisations». Après la fermeture de 1500 EPE et le désastre social que cela a entraîné pour des millions d'Algériens, «aujourd'hui tous les secteurs protégés expressément par l'article 17 de la Constitution ne le sont plus», explique-t-elle, en mettant en cause «les projets de loi scélérate, antinationale et antisociale de Temmar, Khelil, Boukrouh». Et Louisa Hanoune de hausser le ton pour accuser ces ministres de vouloir privatiser en bradant des secteurs aux «multinationales sous le couvert de la mondialisation». Bref, pour le Parti des travailleurs, les projets de privatisation - principalement l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures - s'inscrivent dans le cadre du plan américain visant à brader le pétrole arabe. Chakib Khelil assure, à en croire la conférencière, cette mission pour le pétrole algérien. Louisa Hanoune a saisi l'occasion de revenir sur le crash du Boeing 737-200. Elle a qualifié de «provocation» les déclarations de Temmar, estimant que «les autorités concernées ont refusé de renouveler la flotte d'Air Algérie pour privatiser l'entreprise». Appelée à se prononcer sur l'affaire du Groupe Khalifa, elle a déclaré: «Nous refusons d'être manipulés, nous voulons simplement savoir la vérité. Une chose est certaine: ascension fulgurante de ce groupe ne pouvait se réaliser sans l'appui du pouvoir en place.»