A l'issue de chaque quinquennat, le mandat du CC, dans sa composition du moment, arrive à son terme. Hier matin, à l'hôtel Mouflon d'Or, l'ensemble des membres du comité central du parti FLN s'est regroupé autour de Ali Benflis pour examiner les rapports retraçant la progression des préparatifs du 8e congrès dont les assises se tiennent depuis 9h ce jour 18 mars 2003. L'aboutissement d'un tel travail en profondeur en dépit du négativisme qui s'était saisi de certaines franges pauvres de la société, au mécontentement instrumentalisé notamment lors des campagnes électorales, sans parler des spéculations malintentionnées qui visaient la sincérité et l'engagement des cadres connus par ailleurs, parmi les plus actifs du FLN, un tel aboutissement ne mérite pas d'être appelé gageure seulement alors qu'il s'agit d'un défi en bonne et due forme. Aujourd'hui, sans risque de se tromper, on peut aisément affirmer que le FLN, naguère maintes fois désigné du doigt comme responsable de la «gabegie et autre mauvaise gestion durant les années noires», re-trouve aura et épanouissement en dépit des attitudes et parfois des procès d'intention qu'on aurait bien voulu lui intenter sur la place publique. Mais le FLN, comme son secrétaire général a eu souvent le loisir de le rappeler, est généreux, voire altruiste, même s'il ne se réclame pas spécialement de cette dernière qualité qui, rappelons-le, figure en bonne place dans la politique sociale dont il s'est engagé à défendre les principes ad vitam aeternam. Ainsi à travers le pluralisme dont il défend activement la mise en oeuvre dans le cadre du processus visant en dernier ressort l'établissement de l'Etat de droit, son acception de l'économie de marché ne peut être acceptée que si elle est assortie de mesures d'accompagnement et de principes sociaux forts et producteurs de plus-value pour donner plus d'équité à toute politique de redistribution des revenus. En campant sur des positions éloignées de «libération sauvage» et de pragmatisme orthodoxe lequel, dans la diversité de ses applications quotidiennes, reste inspiré par la même source ultra capitaliste, le FLN aura dorénavant à veiller à ce que l'économie de marché, choisie par l'Algérie, ne glisse pas dans l'ultralibéralisme prôné par les tenants de l'économie anglo-saxonne. Comme d'ailleurs il s'inscrit en faux contre toute tendance qui viserait à perpétuer l'économie de bazar dans certains endroits du pays. Dans le fonctionnement organique du FLN, il est spécifié qu'à l'issue de chaque quinquennat, le mandat du comité central dans sa composition du moment, arrive à son terme. Ce qui signifie que le comité central élu lors du 7e congrès, qui s'est tenu le 3 mars 1997, n'existe plus depuis hier. Autrement dit le seul lien organique existant pour matérialiser la continuité du FLN c'est le 8e congrès à partir de ce matin à l'ouverture des travaux. Pendant ces trois jours, le congrès, qui est souverain, devra veiller au bon déroulement des travaux jusqu'à l'élection d'un nouveau comité central et d'un bureau politique. La presse l'a si souvent répété. Le FLN a réellement le vent en poupe.