Le secrétaire général du FLN a affirmé que le congrès est souverain. Il peut aborder d'autres points que ceux inscrits à l'ordre du jour. Les artisans du “coup d'Etat scientifique” contre Abdelhamid Mehri en 1996 étaient tous présents à la dernière réunion du Comité central du FLN organisée hier à l'hôtel Le Mouflon d'Or à Alger. Abdelkader Hadjar a même abandonné son poste d'ambassadeur à Téhéran, au moment où la région est sur une poudrière, pour y participer. Mais comme les réunions du CC ne sont plus ce qu'elles étaient, la vieille garde du parti qui a perdu tous les leviers de manœuvre se retrouve tout à fait, bon gré mal gré, dépassée par le cours des évènements. C'est ce qui fait dire, d'ailleurs, à Ali Benflis, lors d'un point de presse improvisé à l'issue de son discours, qu'il “ne ressent pas du tout de résistance au changement et à la démocratisation du parti”. “Pensez-vous que si le secrétaire général n'était pas en bonne voie, il serait applaudi par l'ensemble des membres du comité central ?”, répondait-il aux journalistes qui s'interrogeaient sur le poids des caciques sur le huitième congrès du parti dont les travaux débuteront aujourd'hui à l'hôtel El-Aurassi où 1 300 congressistes sont attendus. 15% sont des femmes, 25% des délégués ont moins de 32 ans, 55% sont d'un âge variant entre 32 et 55 ans et 15% ont plus de 55 ans. Ali Benflis, faut-il le dire, qui a gagné le pari du rajeunissement de l'encadrement du FLN, est plus que jamais sûr de lui. Une assurance qu'il ne cache pas d'ailleurs, en affirmant que le rendez-vous d'aujourd'hui sera une “réussite” et une confirmation de la démarche qu'il ne cesse de défendre depuis sa prise de commandes en septembre 2002. Le numéro un de la formation majoritaire au Parlement voudrait même aller plus loin en proposant “de modeler les relations du parti avec les différentes structures de l'Etat selon les nécessités imposées par le pluralisme politique”. Il dit que, “personnellement”, il ne doute pas qu'“à l'issue des travaux, l'option de modernisation en sortira renforcée”. Pour lui, “le parti c'est le parti, l'Etat c'est l'Etat”. “Le FLN doit, selon lui, cesser d'être un parti stalinien, pour se démocratiser et s'ouvrir à la société.” C'est pour cela, dira-t-il, que des amendements seront apportés au chapitre disciplinaire du règlement intérieur. Revenant à la question de l'ordre du jour du congrès qui, rappelons-le, est limité à deux points seulement, à savoir les statuts et le programme politique, Ali Benflis, devant l'insistance des journalistes, a fini par lâcher du lest en affirmant, cette fois-ci, que “les assisses sont souveraines”, elles ont la latitude de proposer d'autres points. Et parmi les questions qui pourraient, en effet, être soulevées, il y a inévitablement celle relative à l'élection présidentielle. Le sujet emballe tout le monde. La prochaine échéance électorale s'imposera certainement au menu de ce congrès dont l'issue sera déterminante pour Ali Benflis qui n'a, à aucun moment, démenti les ambitions que lui prête la presse : entrer en compétition avec Abdelaziz Bouteflika pour la magistrature suprême. S. R.