Le ministre de l'Intérieur a visité les unités de production et de rénovation de ce grand centre de l'industrie mécanique nationale. «Une convention programme, d'un montant total tournant entre 12 et 18 milliards de dinars, sera incessamment signée entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et le complexe Snvi/DVI.» C'est ce que vient de confirmer autant le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, que le directeur général du complexe véhicules industriels, M.Mokhtar Chahboub, à la faveur d'une «visite-tournée» hier du premier responsable des collectivités locales dans différentes unités et ateliers dudit complexe. Ce projet de protocole d'accord, qui semble être dans sa phase de finalisation, selon le ministre, a pour objectif le renouvellement ou la dotation des communes des villes de plus de 200.000 habitants d'équipement de voirie et d'assainissement. Il faut savoir, à ce propos, que les besoins des collectivités locales en la matière se situent entre 800 et 1000 véhicules par an tous genres confondus (camions, bennes tasseuses, véhicules de travaux publics, etc.) et les capacités de production du complexe Snvi sont à l'heure actuelle de l'ordre de 400 véhicules par an et peuvent monter si les commandes se multiplient jusqu'à 700 véhicules par an. Du coup, cette convention programme entre les deux parties peut se réaliser en moins de trois années, cela d'autant que la complémentarité des objectifs des deux opérateurs ne fait plus l'ombre d'un doute chez leurs responsables et cadres. Plus une virée d'information qu'une cérémonie de signature proprement dite, qui interviendrait, selon le ministre de l'Intérieur, «dans deux ou trois semaines», le périple de M.Zerhouni au fleuron de l'industrie mécanique algérienne dans les années 70-80 à Rouiba et à l'unité rénovation (Snvi-UDR) de Sidi Moussa, lui a permis non seulement d'avoir des explications très techniques sur le processus de production des véhicules, mais aussi de s'enquérir des capacités réelles de cet acteur industriel public. En fait, cette transaction entre les collectivités locales et la Snvi, qui selon M.Zerhouni, entre dans le cadre d'un «programme spécial et sera réalisée en fonction des capacités de production de la Snvi», s'articule autour de trois axes. D'abord l'achat de nouveaux véhicules. Ensuite l'entretien et la maintenance de ces véhicules avec l'aide des spécialistes du complexe Snvi. Enfin, la rénovation des véhicules usagés ou en panne qui se fera à l'unité de Sidi Moussa où déjà des expériences réussies avec des institutions telles que le MDN, la Protection civile et l'entreprise Netcom, relève désormais du quotidien de cette unité notamment pour la rénovation de série. Appréciant les objectifs politiques et, ou stratégiques de cette future collaboration Collectivités locales- Snvi, du moins aux yeux de son département, le ministre de l'Intérieur y a vu, entre autres, «un fort appui aux communes pour qu'elles remplissent leur fonction de veiller à la propreté des centres urbains et l'entretien des routes». Il s'agit aussi, selon lui, de soutenir, sinon «de donner à la Snvi les moyens» pour qu'elle redynamise de nouveau ses activités. Il faut mentionner, dans ce cadre, que cette entreprise se débat depuis des années dans d'immenses problèmes financiers et de trésorerie (54 milliards de dettes, 3 milliards de dinars de remboursement annuel et 6 milliards de créances non encore récupérées) malgré de multiples plans de restructuration qui ont ramené ses effectifs de 15.000 personnes à seulement 7800. En somme, le coup de main de l'Intérieur est une bouffée d'oxygène pour un complexe pas encore sorti de la zone de turbulences.