Ce parti est le quatrième, après le RCD, le FFS et le PT, à inscrire tamazight comme langue nationale dans ses statuts. L'éventualité d'un congrès extraordinaire du FLN n'est pas à écarter. Les responsables de ce parti, interrogés, hier, à ce sujet, se sont référés aux nouveaux statuts du FLN qui, disent-ils, autorisent le secrétaire général à convoquer le congrès. Certains responsables, ayant requis l'anonymat, ont avancé le mois de décembre comme date butoir. L'organisation de ce congrès permettra de désigner le candidat du FLN ou d'en soutenir un autre à l'élection présidentielle de 2004. Karim Younès, président de l'APN, s'est montré très évasif sur la question. «Les statuts permettent d'organiser un congrès extraordinaire, mais je ne peux vous en dire plus». De même qu'El-Hadi Khdiri, ancien ministre de l'Intérieur. Si cette éventualité existe cela signifie que le candidat à la présidentielle n'est pas encore désigné par le FLN? interroge un journaliste. «Le candidat n'est pas désigné et le congrès extraordinaire, si congrès il y a, le désignera», a-t-il répondu. L'élection présidentielle de 2004 a constitué la principale interrogation des journalistes même si la question n'a pas été inscrite à l'ordre du jour. Sa non-inscription justement a renforcé l'éventualité d'un congrès extraordinaire. C'est Behamouda qui a proposé Benflis à la tête du parti. «C'est un rêve que je nourrissais depuis le septième congrès, en ce sens que c'est un homme propre et intègre». Sans surprise aucune, Benflis a été élu par les congressistes à main levée, hier, pour une période de cinq ans. Il a déclaré, lors d'un discours déjà prêt - un hasard? -: «Le FLN ne penchera pas vers les opportunistes et ne se pliera pas aux pressions, (...) il n'aura de comptes à rendre qu'aux militants et au peuple (...)» On ne peut plus clair. Le secrétaire général du FLN veut extraire le parti de jeux des clans et d'influence dans lesquels il a toujours été. Autrement dit aucun candidat ne sera imposé «d'en haut» pour le FLN? Ali Benflis jouit en tout cas de très larges prérogatives au sein du parti. Sur les 68 articles des statuts du FLN, votés hier, il en possède pas moins de 11. Le bureau politique est responsable devant le congrès, le comité central est responsable devant le bureau politique et le secrétaire général chapeaute le tout. Les mouhafeds ne sont plus élus, mais c'est Benflis qui les désigne et peut mettre fin à leurs fonctions. Le secrétaire général élit les militants pour prendre des responsabilités à la tête de l'Etat. Le secrétaire général a le droit d'adapter les statuts du parti au cas où la conjoncture l'imposerait, etc. Ce sont les prérogatives, entre autres, accordées au secrétaire général du FLN. Un autre fait remarqué lors de ce congrès a été l'intervention du patron de la Centrale syndicale. Sidi Saïd, ovationné, a exprimé le soutien de l'Ugta au programme du FLN et s'est dit très séduit par la formule de «l'économie sociale de marché» prônée par Benflis. Pour Sidi Saïd, le discours d'ouverture du secrétaire général du FLN est d'une haute valeur politique et sociale. «L'Ugta s'y reconnaît amplement», a-t-il déclaré. Il faut noter également que l'ex-parti unique et non moins parti majoritaire, est désormais le quatrième parti algérien, après le RCD, le FFS et le PT à inscrire tamazight comme langue nationale dans ses statuts, même si la langue du congrès était l'arabe. Le congrès du FLN qui clôturera ses travaux aujourd'hui à 1h, soit juste avant l'attaque anglo-américaine contre l'Irak, semble déterminé à reconquérir son indépendance, du moins dans le discours.«C'est l'un des défis qui attendent notre parti», a déclaré Benflis. Un congrès soigneusement balisé sur tous les plans, à telle enseigne que certains journalistes chargés de couvrir l'événement ne cessaient de répéter» «m'kheyta» ( les jeux sont faits d'avance ndlr). L'organisation n'a pas été la règle principale. La cacophonie a régné quand il s'est agi de communiquer avec les journalistes, en dépit des recommandations de Benflis avant la tenue du congrès. Les seuls documents remis à la presse ont été le discours d'ouverture de Benflis et une motion à l'occasion de la fête de la Victoire, le 19 Mars.