Des centaines de milliers, voire des millions de personnes s'opposent à leurs dirigeants créant ainsi une instabilité. Depuis le début de l'escalade militaire, les masses populaires, à travers le monde, expriment leur colère face à leurs dirigeants lesquels, devant la pression, veulent une guerre rapide. Mais au vu de la tournure que prend le conflit, beaucoup d'observateurs estiment non seulement que celui-ci risque de perdurer, mais aussi que la facture colossale serait «lourdement payée par la population» Il serait plus juste de dire «la guerre sur l'Irak et non en Irak», au vu de l'aspect hégémonique que prend le conflit. Hégémonie est bien le terme qu'il faut utiliser, puisque les Etats-Unis ont tout simplement méprisé les résolutions des Nations unies en déclenchant une guerre contre le régime de Saddam Hussein. L'information étant à la base de tous les conflits, les forces de la coalition ainsi que celles de l'Irak multiplient les déclarations à la presse. Au vu des informations confirmées ou infirmées émises de part et d'autre, on peut aisément parler de guerre des médias. Bien qu'au niveau diplomatique, quelques pays européens tentent de faire dans la résistance en appelant à l'émulation des pays européens en vue de mettre en place un processus pour la protection de l'Europe, les populations du reste du monde se sont insurgées contre leurs dirigeants et plus précisément ceux qui font partie de la coalition. De graves affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont émaillé la marche organisée à San Francisco et dans d'autres villes américaines. Selon les médias, des centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues américaines pour exprimer leur refus de la guerre. Des manifestations sont sévèrement réprimées par les forces de l'ordre. On parle même de milliers d'interpellations au sein de la population américaine. Des prises de bec entre pro et antiguerre sont signalées en divers points du territoire américain de même que des actes antisémites. A Berlin, 30.000 manifestants ont défilé, samedi dernier, à proximité de l'ambassade des Etats-Unis pour protester contre l'utilisation de l'espace aérien allemand par les avions américains. Jeudi dernier, d'autres villes allemandes ont été le théâtre de manifestations similaires et qui ont regroupé 250.000 personnes. Les habitants de Hambourg, Munich, Düsseldorf et autres villes ont squatté les rues pour manifester leurs mécontentements. A Londres, des centaines de milliers de personnes ont interpellé leurs dirigeants sur les conséquences dangereuses de cette guerre. Au Vietnam, à Séoul et en bien d'autres pays, les voix se sont élevées pour dénoncer «l'illégitimité de l'intervention américaine sur l'Irak». Un peu plus de 5.000 policiers et CRS ont été déployés dans les rues de Paris pour parer au dérapage des milliers de manifestants qui se sont réunis devant l'ambassade des Etats-Unis situé à la place de la concorde, devenus un véritable bunker. Des véhicules militaires étaient les seuls à circuler sur les rues avoisinant l'édifice. Encadrée par un important dispositif de sécurité, la population tunisienne a répondu à l'appel des partis politiques et des organisations. Ce sont 5000 personnes environ qui ont exprimé leur soutien au peuple irakien. Des milliers, voire des millions de personnes à travers le monde sont sorties pour dire «non à la guerre en Irak» à l'exception de l'Algérie où les marches demeurent interdites pour des raisons sécuritaires. Bien que pas convaincus par la démarche initiée par le gouvernement, la population algérienne a observé «une minute de silence en signe de soutien». Dans les pays arabes et notamment ceux qui ont offert l'aide logistique à la coalition, un énorme fossé se creuse entre la population et leur régime et où le risque de dérapage est quasi présent. Par ailleurs, les intérêts américains dans le monde devront être la cible non seulement de la population, mais aussi des organisations terroristes répertoriées à travers le monde.