A l'appel du Comité algérien de soutien au peuple irakien en guerre contre les forces américano-britanniques depuis maintenant cinq jours, un rassemblement d'intellectuels, de personnalités nationales, de parlementaires et de journalistes a eu lieu hier à la place du 1er-Mai à Alger. Les participants à ce regroupement qui a vu la présence de personnalités venues plus pour soigner leurs images médiatiques que pour avoir des prises de position claire sur cette guerre, ont, en plus de leurs condamnations et dénonciations des actions bellicistes de Washington et Londres, émis des requêtes aux pouvoirs publics algériens réclamant l'autorisation à la population algérienne d'exprimer à sa manière sa réprobation de l'agression contre l'Irak. Ainsi, en plus des animateurs de ce comité, des figures, jusque-là effacées de la scène nationale, ont fait leur réapparition à l'image de l'ex ministre de l'Education, M.Ali Mohamed Benmohamed et de Mme Zerdani Benmihoub membre du Conseil de la nation, qui semblent saisir cette occasion pour se faire remarquer ou approcher par les médias. Cela dit, les représentants et les sympathisants (membres de l'Onec ou ceux de l'Associations des anciens combattants des guerres du Moyen-Orient) de ce comité de solidarité et de soutien des citoyens algériens, remarquant ce qu'ils appellent le «déphasage entre la position du peuple et celle des autorités officielles et le recul» des actions de solidarité concrète et de l'appui politique au peuple irakien, ont sollicité des hautes autorités du pays ce qu'ils ont appelé l'ouverture des canaux juridiques pour faire parvenir le soutien matériel et médical au peuple irakien. D'autres membres de ce comité de soutien à l'Irak sont allés jusqu'à demander «la rupture des relations diplomatiques avec l'administration Bush et le gouvernement Blair». Se tenant et se dispersant dans le calme, car encadrés par un cordon sécuritaire renforcé et des barrières de protection disposées de telle sorte à former une cage, les organisateurs ont distribué un appel demandant aux Algériens de rejoindre le rassemblement auquel ont appelé trois partis politiques ce jeudi à la place des Martyrs à Alger. Ce sera alors le véritable test et le baromètre de la mobilisation populaire de la capitale par rapport à ce qui passe dans une région du monde à laquelle l'Algérie appartient tant sur le plan ethnique que géopolitique.