Karim Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance, a fait de graves révélations. “Un Conseil des ministres est prévu aujourd'hui et sera consacré à l'affaire Khalifa”. L'information a été révélée, hier, par Karim Mahmoudi de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité et président du comité national de soutien au groupe Khalifa, lors d'une rencontre avec les travailleurs du groupe. Mahmoudi affirme qu'il avait, il y a deux années, mis en garde le président-directeur général du groupe Khalifa sur les problèmes qu'il risquait de rencontrer avec la Banque d'Algérie. Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité, intervenant au nom du comité national de soutien, s'interroge sur le temps pris par la Banque d'Algérie pour réagir. “Pourquoi la Banque d'Algérie a-t-elle attendu voilà bientôt quatre ans pour, tout d'un coup, décider de nous dire ce qui se passe dans la banque El Khalifa ?”, s'interroge-t-il. Mahmoudi est convaincu que les déboires de Rafik Abdelmoumen Khalifa, actuellement à l'étranger, ont commencé avec la création des deux chaînes de télévision. “Pour ce qui nous concerne, Rafik Abdelmoumen a signé son arrêt de mort en créant khalifa News et Khalifa TV. Ce sont ces deux chaînes de télévision qui sont à l'origine de tous ses malheurs”, soutient-il. Karim Mahmoudi informe les travailleurs de Khalifa, inquiets, venus nombreux à la rencontre, que le comité qu'il préside a envoyé des lettres au ministre des Finances, à la Banque d'Algérie, à l'administrateur désigné et aux responsables du groupe Khalifa, “pour connaître ce qui se passe dans les entreprises Khalifa”. Selon toujours Mahmoudi, l'administrateur, désigné par la Banque d'Algérie, “a remis un rapport dans lequel il est dit que Khalifa Abdelmoumen aurait pris 300 millions de dollars. Ce qui représenterait la note de Khalifa Airways auprès d'El Khalifa Bank”. Le président de la confédération des cadres de la finance et de la comptabilité avance d'autres chiffres. Pour lui, Khalifa Airways est redevable de 72 millions de dollars auprès de ses fournisseurs. Elle a une ardoise d'environ 192 millions de dollars au niveau d'El Khalifa Bank. Khalifa Airways, de l'avis de Mahmoudi, est aujourd'hui sous séquestre. Une procédure judiciaire pour la saisie des appareils est en cours, affirme Mahmoudi. Même l'argent de Khalifa est bloqué, semble-t-il. L'administrateur en ouvrant le coffre-fort de la Banque a trouvé, selon M. Mahmoudi, “des informations ultra-confidentielles qui, portées à l'opinion publique, engendreraient une catastrophe pour le pays”. Mahmoudi a parlé de plusieurs cartes de crédit que le groupe Khalifa aurait offertes généreusement à des hauts responsables du pays. Mahmoudi n'en dit pas plus. Le patron de Gecos, lui aussi membre du comité national de soutien au groupe Khalifa, souhaite que des explications soient données à l'opinion publique sur cette affaire, qui prend la tournure d'une affaire d'Etat. “Qui a décidé que Khalifa réussisse ? Et qui a donné l'ordre aux entreprises publiques de déposer leur argent chez Khalifa ? Ou l'ont-elles fait de leur propre initiative ?”, s'interroge-t-il. “Nous voulons des explications”, ajoute-t-il. Le problème c'est que ni les autorités publiques ni les responsables de Khalifa, à leur tête Abdelmoumen Khalifa, n'ont apporté de réponses que l'opinion publique se doit de connaître. Mahmoudi, qui affirme ne pas défendre la personne de Abdelmoumen Khalifa mais les entreprises Khalifa, interpelle le président du groupe Khalifa pour qu'il rentre en Algérie. “S'il n'a rien à se reprocher il n'a qu'à rentrer”, affirme Mahmoudi. Le comité national de soutien au groupe Khalifa a, par ailleurs, décidé d'organiser, demain, deux rassemblements : un devant la Banque d'Algérie, prévu à 11 heures et l'autre devant le ministère des Finances fixé à 14 heures. C'est que, pour Mahmoudi, la chute de Khalifa risque de provoquer une catastrophe nationale. Tout l'argent, selon lui, de la Sécurité sociale est chez Khalifa. M. R.