Le responsable européen a réitéré le désir de l'UE de régler pacifiquement la crise en Irak et de venir en aide à son peuple. Après une série d'entretiens avec plusieurs responsables algériens et une audience que lui a accordée le Président Bouteflika, le président de la Commission européenne, Romano Prodi, a achevé, hier, sa visite de deux jours en Algérie. Sans tenir la traditionnelle conférence de presse avant son départ de la capitale algérienne, qui généralement clôture ce genre de périple de personnalités importantes ou qui comptent sur la scène internationale, le président de cette importante institution paneuropéenne a, néanmoins, fait, la veille, une intervention fort remarquée devant les sénateurs algériens du Conseil de la nation. Ce discours n'est pas passé inaperçu aux yeux des observateurs des affaires algériennes, malgré la toile de fond de la guerre américano-britannique contre l'Irak qui a entouré le contexte du voyage de ce responsable européen dans un pays arabe du sud de la Méditerranée. En effet, concernant ce conflit qui retient l'attention des opinions dans le Vieux Continent et la rue dans les pays arabes, le commissaire européen a clamé dans son discours que son institution est «convaincue qu'il faut apporter toute l'aide nécessaire au peuple irakien», l'UE ayant déjà dégagé une enveloppe de 5 millions d'euros pour faire face aux besoins des populations de ce pays. Il a aussi indiqué que son institution est prête à appuyer ou prendre toutes les initiatives pour la paix dans la région et qu'elle s'impliquera également dans les programmes de reconstruction de l'Irak. Mais c'est le volet purement économique qui a pris le pas sur les considérations politiques ou diplomatiques dans le dossier de la coopération bilatérale entre l'Algérie et l'UE dans l'intervention de M.Prodi devant la première Chambre du Parlement algérien. Demandant plus de clarté et de détermination dans la mise en oeuvre du processus des réformes économiques en Algérie, le président de la Commission européenne n'y est pas allé par quatre chemins pour déclarer que «la libéralisation de l'économie algérienne reste l'objectif central, notamment en ce qui concerne l'investissement ou l'ouverture de certains secteurs comme celui des banques». A cette fin, l'invité de la Chambre haute du Parlement a particulièrement insisté sur la nécessité de voir les autorités algériennes ratifier au plus vite le fameux accord d'association de notre pays avec l'Union européenne et a «invité les sénateurs à agir dans ce sens», et de la sorte, selon lui, ils «lanceront un message fort aux différents acteurs privés et publics du monde économique, afin que chacun prenne sans plus tarder les décisions et les mesures appropriées parce que l'intérêt du pays l'exige». En somme, M.Prodi a non seulement conseillé aux autorités algériennes d'aller vite dans la concrétisation des réformes, mais également de les engager dans un cadre de transparence effective. Cela d'autant que par les accords de partenariat que son institution a conclus ou va conclure avec ses vis-à-vis algériens, ses aides et subventions financières, l'UE, se trouve pleinement engagée dans un processus dont elle ne voit pas encore les indices d'évolution significative. En clair, et de l'avis d'un connaisseur du dossier, l' UE veut désormais suivre à la trace la destination de son argent investi en Algérie et en tirer les dividendes.