Cette visite vient mettre la touche finale à l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre notre pays et l'UE. L'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, devant entrer en vigueur à la rentrée sociale, en est aux ultimes retouches. D'où la visite en Algérie, pendant deux jours, de la commissaire européenne aux Relations extérieures, Mme Benita Ferrero Waldner. Celle-ci, avant de quitter le pays, a animé un point de presse au salon d'honneur de l'aéroport Houari-Boumediene. Elle a, tout de go, commencé par dire que «l'Algérie est en très bonne voie», faisant ainsi référence aux réformes engagées par le gouvernement depuis quelques années. Auparavant, elle avait été reçue longuement par le président Bouteflika avec lequel elle a abordé de nombreux sujets intéressant l'Algérie et la communauté algérienne. L'un des sujets abordés a ainsi été la question des visas Shengen. Il en ressort, suivant les termes contenus dans l'accord d'association, de nombreux changements qui entreront en vigueur graduellement. L'accord, étalé sur plus d'une centaine d'articles, avec de très volumineuses annexes, prévoit en effet le respect de la dignité humaine, mais aussi la libre circulation des biens et des personnes. Le fait même que le président Bouteflika ait abordé cette question avec la responsable européenne et que celle-ci en ait parlé au sortir de cette audience semble être la preuve que des changements notables sont attendus. Cela, a fortiori que la communauté européenne souhaite inclure le débat sur la question des droits de l'homme, eux aussi prévus au sein de l'accord, au niveau d'une commission dont la mise en place est déclarée imminente. Dans son point de presse, en outre, Mme Benita Ferreor-Waldner, visiblement très satisfaite de sa visite en Algérie, qui entre dans le cadre de la mise en oeuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne ratifié par notre pays en mars dernier, a soutenu qu'à la lumière de ses discussions avec les autorités algériennes il s'avère que les vues convergent parfaitement. «Les réformes économiques et sociales engagées par l'Algérie seront soutenues par l'Union européenne», dira la conférencière en soulignant au passage que l'UE a déjà accordé pas moins de 100 millions d'euros dans des programmes d'accompagnement au profit de notre pays. A ce sujet, l'ancienne vice-ministre de l'Autriche promet que l'Algérie bénéficiera de toute l'assistance et le soutien technique pour réussir son entrée dans l'Union européenne. La mise à exécution de l'accord d'association, dira-t-elle, passe inéluctablement par trois piliers à savoir les réformes économiques et sociales, les questions de l'immigration et la coopération dans la lutte antiterroriste. La conférencière révélera, en outre, que plusieurs projets conjoints (Algérie-UE) seront réalisés dans les domaines notamment des transports et de l'énergie. Elle n'a pas caché son admiration devant ce qu'elle a appelé de véritable plan Marshall lancé par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, qu'elle a tenu à saluer vivement pour tous les efforts, dira-t-elle, qu'il a déployés pour remettre sur rails l'Algérie. Expliquant la politique de voisinage de l'UE, Mme Waldner affirmera que la démarche est un complément du processus de Barcelone. «Si les Etats qui constituent le processus veulent aller encore plus loin, nous sommes ouverts à toutes les dispositions», martèlera-t-elle, en soulignant que la politique de voisinage est une politique qui complète les accords d'association et qui vise l'unité des pays de la Méditerranée. D'après elle, le processus de Barcelone qui célèbrera son dixième anniversaire, le 10 novembre prochain, a réussi à instaurer une véritable confiance entre d'un côté l'Europe et de l'autre côté les pays de la rive sud de la Méditerranée. Abordant la question des droits de l'homme en Algérie, la commissaire européenne, en réponse à un journaliste qui l'a interpellée sur le cas de Benchicou, affirmera que la question sera discutée à travers les sous-comités qui seront constitués entre représentants de l'Algérie et de l'UE. Enfin, concernant le Sahara occidental, Mme Waldner dira que le conflit est du ressort des Nations unies. A la sortie de son audience accordée par le président Bouteflika, Mme Benita avait indiqué que l'Union européenne assistera l'Algérie pour la mise en oeuvre des réformes engagées dans différents secteurs et veut coopérer avec le gouvernement algérien dans la lutte antiterroriste. «L'UE veut assister et accompagner le gouvernement algérien dans la mise en oeuvre des réformes économiques, sociales, éducatives, mais veut aussi travailler avec l'Algérie dans la lutte antiterroriste», a également déclaré Mme Benita Ferrero Waldner. La commissaire européenne aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage a indiqué, également, avoir discuté avec le Président de la République de «la question de visas» et de la possibilité d'«un accord de réadmission». Mme Ferrero Waldner a jugé sa rencontre avec le chef de l'Etat de «très positive» dans la mesure où, a-t-elle ajouté, «le président Bouteflika et le gouvernement algérien ont décidé d'aller de l'avant» dans la coopération avec l'UE.