Le drame a été évité de justesse grâce à l'intervention des forces de sécurité, mais aussi à la vigilance des citoyens. A 15 h jeudi dernier, heure de grande affluence dans cette artère principale de Belcourt, les citoyens ont été surpris par une intervention spectaculaire des forces de sécurité. Venant en sens inverse, trois Nissan des brigades de la Bmpj, sirènes hurlantes, ont investi les lieux où était stationné un véhicule de couleur verte, suspecté de contenir une bombe. Agissant sur renseignement, les policiers ont immédiatement procédé à l'évacuation du périmètre. Ce mouvement inhabituel a semé la panique parmi la population, affolée, qui courait pour fuir les lieux. Le véhicule suspect était stationné en face du cinéma «Roxy» (endroit interdit au stationnement) qui garde encore les séquelles visibles de l'incendie et non loin de la mosquée appelée communément Kaboul. A la vue du mouvement de panique généré parmi la population et par effet d'entraînement, tous les commerçants se sont empressés de baisser rideau. Quelques minutes plus tard, les artificiers font leur apparition. Après une visite minutieuse du véhicule par les éléments vêtus de leurs équipements de protection, les policiers ont préféré «éviter les mauvaises surprises en implosant le coffre arrière du véhicule». Une charge d'explosif avait été placée à l'arrière du véhicule et était reliée à deux fils. La déflagration a été si forte que la plupart des citoyens des environs de Belcourt, croyant à un attentat, ont accouru. Les bris de glace du véhicule ont été projetés à une grande distance. Ce n'est qu'après l'explosion que la rue a retrouvé progressivement son calme. Néanmoins aucune information n'a filtré pour confirmer s'il y avait une bombe à l'intérieur du véhicule qui a été sérieusement endommagé. Les policiers avaient les nerfs à fleur de peau et se refusaient à tout commentaire. Selon certains témoignages «le véhicule était conduit par deux jeunes qui, après l'avoir stationné, en sont descendus pour disparaître aussitôt». On apprendra que l'informateur, un commerçant devant lequel était garé le véhicule piégé, a immédiatement alerté la police. Un autre témoin, en revanche, qu'«il n'y avait pas de bombe à l'intérieur du véhicule puisque les deux jeunes se sont présentés et, après quelques propos échangés avec les policiers, ont récupéré leur véhicule endommagé à bord duquel ils sont repartis sans demander leur reste». Une déclaration infirmée par un autre témoin: «Les deux jeunes, qui ont pris le véhicule, étaient des policiers». Ainsi, grâce à la vigilance des citoyens et grâce à la célérité de l'intervention des forces de sécurité, un carnage a été évité.