Par sa réponse la question qui se pose serait révélatrice d'une certaine tendance. En effet, la société algérienne Sonatrach a-t-elle oui ou non investi au Pérou ces dernières années? La réponse est oui et mérite même des applaudissements dès lors qu'une entreprise nationale ait enfin réussi à se frayer un créneau sur le plan international dans le domaine qu'elle maîtrise le mieux: les hydrocarbures. En un mot, Sonatrach a été sollicitée pour construire ou pour participer à la réalisation d'un gazoduc au Pérou pour lequel, mis à part les médias très spécialisés dans le domaine, aucune information n'a été rendue publique en Algérie. On se demande bien pourquoi. D'un autre côté et il y a seulement quelque temps, on apprenait que Sonelgaz, dans sa substantielle croissance, aurait besoin dans peu de temps d'un apport de gaz supplémentaire pour combler le déficit annoncé dans le centre de l'Algérie. Sonelgaz est une société d'envergure stratégique dont les ingénieurs ont décroché un gage de reconnaissance national lors de la remise en marche du réseau électrifié nationale paralysé par une panne inattendue au mois de février 2003. Les réparations ne durèrent que quatre heures et sans appel à l'aide ou à l'assistance d'un quelconque pays du voisinage...Sonelgaz, dont cet incident a rappelé l'importance stratégique à l'échelle nationale, a permis aux médias de véhiculer l'image et l'importance qu'elle revêt en matière de distribution et de fabrication d'énergie. Eh bien cette même Sonelgaz, qui distribue déjà 12 milliards de m3 de gaz par an pourrait à court terme enregistrer un déficit de produits gaziers dont les conséquences sur l'usager seraient, nous dit-on, non seulement importantes mais comportent également le risque de voir naître chez les consommateurs des comportements affectés de frustration. Aussi a-t-elle sollicité de Sonatrach, après études dûment élaborées, de s'engager à conforter le gazoduc du centre, autrement dit le gazoduc allant de Hassi R'Mel à Khemis Isser près de Bordj-Ménaiel, pour éviter les déficits qui, dans quelques mois, pourraient influer négativement sur la distribution de gaz dans cette immense région du pays. Il semble qu'à la surprise de Sonelgaz - et la source qui nous en a fait part était plus qu'affirmative - Sonatrach a répondu par la négative. La raison? Mutisme ! Après quoi, on nous a rappelé que son attitude envers Sonelgaz n'a pas empêché Sonatrach d'aller investir des millions de dollars au Pérou. Ce qui, nous l'avons rappelé plus haut, entre dans ses prérogatives. Mais comme chaque recto comporte un verso, parmi les devoirs les plus élémentaires de Sonatrach, existe celui qui consiste, pour cette entreprise, à privilégier le développement du pays, donc de Sonelgaz qui, de toutes les façons, lui a toujours payé ses prestations rubis sur l'ongle. Affaire à suivre!