Les sociétés en provenance de Chine activent dans le textile, le cuir ou la pièce détachée pour motos et vélos. Le président de la Chambre française du commerce et d'industrie en Algérie (Cfcia), Michel de Cafarelli, a indiqué hier, que les sociétés françaises veulent renforcer leur présence en Algérie. Selon lui, ce n'est parce que la forte présence chinoise exposant à la Foire internationale d'Alger est la plus importante que ses compatriotes ne veulent plus continuer à investir dans le pays ou à avoir des relations avec lui. Ces déclarations ont été faites lors d'une conférence de presse au siège de la Chambre «pour présenter le Pavillon France et faire le bilan du climat des affaires en Algérie et des relations économiques et commerciales franco-algériennes». C'est ce qui signifie, en langage diplomatique, que l'heure est grave. Cette année, il y a 135 entreprises françaises présentes à cet événement contre 150 l'année dernière, alors que les entreprises chinoises sont au nombre de 141. De Cafarreli s'est employé à relativiser ces chiffres. D'abord, dit-il, les sociétés en provenance de Chine sont spécialisées dans des créneaux qui ne sont pas nécessairement d'un grand apport pour l'économie de l'Algérie, à l'instar de celles activant dans le textile, le cuir ou la pièce détachée pour motos et vélos. Il y a même une société qui propose des robes arabes, ironise-t-il, «sans pour autant vouloir dénigrer un concurrent». Plus sérieusement, le responsable de la Cfcia décline quelques autres chiffres pour signifier que la France tient toujours à maintenir sa présence en Algérie. Il précise que les échanges avec l'Algérie ont dépassé 5 milliards de dollars en 2008. En outre, son pays est le premier investisseur localement en dehors du secteur des hydrocarbures. Ce sont 350 millions de dollars qui ont été investis en 2008. C'est 57% de plus par rapport à 2007. En 2009, la progression ne devrait pas ralentir, selon l'orateur même s'il émet, lui-même quelques doutes sur cette prophétie. Il avoue qu'il est au courant du fait que certaines sociétés n'ont pas l'intention de venir s'installer en Algérie dans le cadre du climat actuel des investissements. C'est la circulaire du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, obligeant les sociétés étrangères à s'associer à hauteur de 51% du capital avec des locaux qui pose problème. La Cfcia a demandé officiellement au Premier ministre d'apporter des éclaircissements sur cette initiative, mais elle attend toujours la réponse. Les Français, comme les entrepreneurs des autres pays, n'apprécient pas que la circulaire ait un effet rétroactif. Il est inadmissible pour De Cafarelli que l'ambassade d'Algérie à Paris ait fait la promotion du code des investissements en mettant en exergue les avantages offerts pour qu'ils soient retirés une fois que les sociétés sont installées. Selon lui, ce n'est pas tant le fait d'avoir un associé qui est gênant puisque certaines sociétés sont déjà dans ce cas. Mais il est difficile de consentir à cette démarche lorsqu'elle est imposée, car les actionnaires ne connaissant pas l'apport des associés. Le conférencier exclut que des sociétés françaises ait eu l'intention de quitter l'Algérie à cause de cette mesure qui pourrait être annulée, selon lui, dans deux ou trois ans. En outre, dit-il, ces sociétés ne sont pas venues pour transférer leurs dividendes. Une étude menée auprès d'une centaine de sociétés de plus de 100 employés a révélé que 80% des bénéfices sont réinvestis. Les banques n'ont, quant à elles, jamais transféré de dividendes. Toutes ces entreprises préfèrent consolider leur présence et elles ne transféreront leurs bénéfices qu'une fois cette première franchie. De Cafarreli précise aussi qu'aucune des 414 entreprises françaises recensées par la mission économique auprès de l'ambassade n'a l'intention de réduire ses effectifs comme conséquence de la crise mondiale. Au contraire, il voit que les entreprises ont une opportunité de délocaliser vers l'Algérie pour profiter des coûts de production, mais le gouvernement français préfère inciter les entreprises à rester dans leur pays d'origine. Seul Michelin a poussé son personnel au chômage technique, selon lui. Par contre, d'autres sociétés comme Alstom devrait, au contraire, commencer à produire des rames de tramway.