On va au stade pour voir un match et non pour faire la guerre. L'incident du fumigène qui a tué un spectateur du match entre le RCRelizane et le MCAlger relance le débat de la sécurité dans les stades. Il est consternant de lire des déclarations de gens, surtout de gens du monde du football, se soucier des suites à donner à la rencontre alors qu'il y a eu mort d'homme dans un endroit censé être un site sécurisé. On va au stade pour assister à un match de football et en revenir en bonne santé. Si maintenant il faut se procurer une carapace pour se protéger des imbéciles qui croient que le stade est l'endroit idéal pour se battre, il vaut mieux rester chez soi. Toujours est-il que les gens soucieux du devenir du match qui a été arrêté feraient bien de penser à la famille du jeune qui a péri parce que leur comportement indique qu'ils sont complices des graves dérapages que connaît le football. La sécurité dans un stade, endroit où des spectacles (si l'on peut qualifier ainsi les piètres prestations que nos joueurs nous proposent, des joueurs que des dirigeants irresponsables encensent et chouchoutent ) sont organisés, relève, normalement des pouvoirs publics. A ce sujet, nous avons contacté le président de la Ligue nationale de football, M.Mohamed Mechrara, qui nous a dit «avoir été écoeuré et consterné par ce qui s'était passé à Relizane. Voilà un jeune, a-t-il ajouté, qui est allé assister à une rencontre sportive et qui décède à cause d'une bêtise innommable». Et M.Mechrara de nous rappeler le communiqué du 7 novembre 2002 du bureau fédéral au sujet de la sécurité dans les stades. Le communiqué en question interpelle ces pouvoirs publics et souligne qu'il est de leur devoir d'assurer la sécurité dans les stades en procédant, par exemple, à des fouilles pour empêcher que des objets dangereux et interdits puissent être introduits à l'intérieur de l'enceinte sportive. Il faut savoir qu'en dehors des services de sécurité, personne n'a le droit de procéder à la fouille des spectateurs. Récemment, le ministère de la Jeunesse et des Sports a invité les clubs, par le biais de la FAF, à prévoir des stadiers pour aider ces mêmes services de sécurité dans leur tâche. Cette opération, très louable, a été malheureusement déclenchée dans la précipitation. On ne lance pas des gens inexpérimentés dans une telle action. Il faut les recruter suivant des critères rigoureux, ensuite les former. Or, les dirigeants de clubs ne se sont pas trop creusés les méninges et ont opté pour le recrutement de jeunes proches du club, en fait de vrais supporters qui passent beaucoup plus leur temps à regarder le match qu'à voir ce qui se passe dans les tribunes. Y avait-il des stadiers dans les gradins du stade de Relizane et si oui qu'ont-ils fait pour empêcher le tueur, celui qui a balancé le fumigène assassin de nuire ? Dans le même ordre d'idées, qu'ont fait les services de sécurité de Relizane pour qu'un tel produit ne soit pas introduit dans le stade? Toujours est-il que la violence n'est pas près d'être éradiquée. Tant que l'on continuera à se taire devant certaines déclarations venimeuses, porteuses de la haine d'autrui, de la part de certains acteurs du football national, le mal continuera à sévir. Dans quelques semaines aura lieu un MCA-USMBA à risque. Faudra-t-il se déplacer au stade ce jour-là en tenue de commando parce que des gens stupides vont s'amuser à haranguer les foules dans les jours qui vont précéder la rencontre?