La commission de discipline de la LNF semble s'être égarée dans ce dossier. Le Mouloudia d'Alger a, donc, fini par obtenir gain de cause. Il faut dire qu'il a mis assez de pression sur la Ligue nationale de football pour cela. La structure qui gère les compétitions nationales a dû faire un complexe du club doyen pour parvenir à un tel verdict. Un complexe de culpabilité s'entend, car tout le monde garde en mémoire, le fameux épisode de la saison dernière, lorsque cette même LNF avait donné tort au Mouloudia dans le match qui l'avait opposé au CABatna et l'avait précipité en deuxième division. Les gens de la LNF devaient avoir l'esprit tellement torturé par cette affaire qu'ils n'ont pas voulu se mettre à dos, une nouvelle fois, les Mouloudéens. Imaginez un seul instant, si la ligue avait décidé de faire rejouer ce match contre le RC Relizane, le tollé que cela aurait provoqué. Lors de l'affaire du match contre le CAB, ni celui-ci ni le RCKouba, pourtant intéressé par le résultat du match, n'avaint osé élever la voix dans la presse. Au contraire, des responsables du MCA n'avaient pas cessé de crier qu'ils finiraient par avoir gain de cause. Plus on crie, plus on fait de bruit et plus on fait peur, c'est connu, mais la Ligue nationale avait fait fi d'une telle agitation. Cette fois-ci, on a remarqué que les Relizanais n'ont même pas eu droit à quelques lignes dans la presse. C'est comme si Relizane n'existait pas en Algérie, comme si le RCR n'était pas un club digne d'intérêt et surtout comme s'il n'y avait pas eu mort d'homme. Une mort qui est passée au second plan pour céder la place au cinéma tournant autour des suites à donner à la rencontre. Désolant! Pourtant il faudra bien que la commission de discipline de cette structure trouve des arguments plausibles pour expliquer le pourquoi d'une telle décision. Apparemment elle s'en est tenue à l'envahissement du terrain par les supporters du club relizanais et au fait que, dans la mêlée, un joueur du RCR ait fait un croche-pied à l'arbitre. Elle a, peut être, interprété ce geste comme une agression de la part d'un joueur vexé de voir son équipe encaisser un but. Elle a laissé de côté le fait qu'avant le but du Mouloudia, tout s'était très bien passé. Les joueurs du RCR avaient accepté le penalty accordé à leur adversaire et probablement il ne se serait rien passé s'il n'y avait pas eu l'incident du fumigène. Car c'est là que se situe le fond du problème. Des spectateurs sont en train d'assister à un match de football. Soudain, un fumigène est envoyé dans leur tribune. Un spectateur est touché au niveau de la carotide. C'est comme si son cou venait d'être sectionné. Le sang gicle par saccades. On vous laisse deviner l'effroi des spectateurs assis à côté du malheureux. Dans une telle situation, c'est l'instinct de survie qui est le plus fort, c'est-à-dire qu'on essaie, à tout prix, de trouver une issue pour s'échapper. Dans un stade la première issue c'est le terrain. D'ailleurs, en matière de sécurité, la FIFA recommande qu'il n'y ait pas d'obstacles entre les tribunes et le terrain. La commission de discipline a estimé qu'il y a eu envahissement de terrain par une partie des supporters et qu'il convenait de sanctionner leur équipe. On a, ainsi, donné gain de cause à un club dont l'un des supporters, celui qui a lancé le fumigène assassin, a été à l'origine de l'envahissement du terrain. Demain, n'importe quel club pourra agir de la sorte et pourra même inverser en sa faveur le verdict d'un match. La décision de la commission de discipline est d'autant moins compréhensible qu'il y a jurisprudence en la matière. En 1996, un incident du même genre, mais pas de la même gravité, s'était produit au stade Omar-Hamadi de Bologhine. C'était lors d'un match opposant l'USMAlger au MCA. Ce jour-là, juste après que l'USMA eut ouvert le score, un fumigène était parti de la tribune où étaient installés les supporters de cette dernière équipe. L'objet dangereux était allé heurter la tête d'un juge de touche qui s'était affaissé. Cela avait obligé l'arbitre à mettre un terme à la partie. La LNF avait alors décidé de faire rejouer le match à huis clos et sur le même terrain. Aujourd'hui, cette structure fait marche arrière dans un dossier du même acabit. Il est vrai que Relizane ne représente pas grand-chose dans le milieu de notre football. On achève bien les chevaux.