C'est une session ordinaire qui a eu cependant son importance. «Un parti politique, qui ne capte pas les forces et l'énergie de la jeunesse et qui ne se met pas à son service, se condamne à aller à contresens de l'évolution», dixit Ali Benflis dans l'allocution qu'il a prononcée jeudi dernier devant les membres du CC du FLN réunis à l'hôtel Erriadh à l'ouest d'Alger. Le comité central se réunissait cette fois en session ordinaire, la première d'une série de rencontres officielles qui se répéteront autant qu'il en sera nécessaire pendant les cinq prochaines années, comme c'est l'usage au parti FLN. C'est une session ordinaire qui eut cependant son importance dans la mesure où elle a également permis de plébisciter le nouveau règlement intérieur du parti, qui, comme chacun le sait, découle des statuts du FLN adoptés à l'unanimité lors du 8e congrès du FLN qui s'est tenu les 18 et 19 mars 2003. Dernier test avant les grandes échéances des années 2003 et 2004, le 8e congrès du FLN aura permis aux militants, aux élus et aux membres siégeant dans l'ensemble des instances du FLN d'engager une première réflexion, aussi profonde que globale, tendant d'abord à faire un bilan du parcours de FLN jusqu'au 8e congrès. La seconde réflexion c'est justement celle qui a consisté, pour les responsables conviés à l'hôtel Erriadh, à évaluer, avec perspicacité, les prochaines étapes qui restent à parcourir et qui permettront au FLN de jouer pleinement son rôle de locomotive, que ce soit dans le développement économique et social du pays qu'en matière de réformes susceptibles de créer les conditions idoines pour atteindre un bien-être si souvent promis depuis quarante ans. Les en-jeux qui s'annoncent sont âpres. Vaincre l'adversité, qui tenterait d'empêcher le FLN de les atteindre, fait bien entendu partie de la grande réflexion engagée. Réflexion qui a permis de regarder avec plus de vigilance ce qui se passe sur le terrain. En effet, au CC d'hier et d'avant-hier, un certain nombre d'orateurs ont, dans les 3 minutes qui leur étaient imparties pour exposer leur point de vue à leurs pairs, cristallisé leur intervention sur l'impératif qu'il y avait à attirer le maximum de jeunes vers le FLN sans omettre, sur le plan interne, de demander aux instances dirigeantes de libérer les élus de la technostructure pour les rapprocher de la base où, in fine se jouent le devenir et peut-être l'avenir des grands partis politiques. Pourquoi subitement un si grand intérêt pour les organes de base? Eh bien tout simplement parce qu'avant même que l'année 2004 ne pointe son nez et que le corps électoral ne soit appelé officiellement aux urnes, des comportements indignes d'une République comme la nôtre se sont, ici et là, illustrés par un avant-goût de chantage et de brouettées pleines de promesses fallacieuses. Le tout allant dans le sens où il voudrait empêcher le FLN de disposer de son autonomie comme il entend, c'est-à-dire librement et sans tutelle, fût-elle seulement supposée. Sur la question de «rappeler les responsables du sommet» vers la base pour soutenir les kasmate et les autres instances locales, les orateurs ont insisté sur ce sujet, au demeurant sensible et contrariant, surtout pour tenter de prendre convenablement en charge les milliers de jeunes qui se présentent à leurs permanences pour s'engager à servir le FLN. Et que des hommes liges forcément stipendiés guettent patiemment à la sortie des locaux du FLN, pour tenter de les embrigader en vue des prochaines élections en leur promettant monts et merveilles. Ce qui, bien entendu, n'est rien d'autre que mensonges et fuite en avant. Une chose est maintenant certaine. Le FLN, qui a le vent en poupe, et cela est incontestable désormais, compte dans ses tablettes une préoccupation, la démocratie sur laquelle il s'interroge en permanence sur la manière d'en ancrer les principes pour toujours dans notre pays. Le FLN qui, avec la tenue du 8e congrès tout récemment, vient de confirmer qu'il n'avait besoin ni de tuteur dût-il n'être qu'un subrogé, n'a pas besoin non plus de zouâma comme certains partis semblent se complaire à en perpétuer le mauvais exemple dans notre pays. Grâce à la politique attractive qu'il a commencé à mettre en oeuvre depuis le 20 septembre 2001, ses atouts se sont multipliés au point qu'elles ne se limitent pas à la catégorie de citoyens que sont les jeunes. En effet, sans rien renier du passé prestigieux de la formation pour laquelle il a été unanimement plébiscité lors du 8e congrès, son secrétaire général, M.Ali Benflis, n'a, cette fois encore, pas hésité à rappeler que ce qui «est valable pour la jeunesse l'est, également, pour la femme, dont nous devons exprimer la revendication d'occuper une place conforme au formidable potentiel qu'elle représente au sein de la société». A suivre.