Le parti démontrera qu'il n'a pas puisé dans les caisses de l'Etat, contrairement aux autres. Le congrès extraordinaire devait ratifier la candidature du secrétaire général du parti majoritaire comme candidat officiel à la présidentielle d'avril 2004, en plus d'autres décisions très importantes à la mesure des attaques dont le parti fut victime. C'est en tous les cas ce qui ressortait en filigrane du discours de Ali Benflis lors de l'allocution d'ouverture de la 2e session extraordinaire laissée ouverte. Dans son discours, Ali Benflis n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour accuser le comportement du président de la République et ceux des «courtisans» pour avoir ourdi un complot prémédité et programmé visant les principes démocratiques et les règles de l'Etat de droit. «D'ores et déjà, j'informe les présents qu'un seul point sera inscrit lors de ce congrès extraordinaire que vous n'avez pas cessé de réclamer, et il aura trait à la candidature du secrétaire général du parti à la prochaine présidentielle», a déclaré Ali Benflis devant une assistance totalement acquise à sa thèse. En outre, l'ex-chef du gouvernement a mis en valeur le programme socioéconomique qu'il présentera lors de sa campagne présidentielle. Un programme qui se veut moderniste et basé sur le respect des droits des citoyens et des libertés individuelles et de la presse. «Mais pour réussir cette mission, le parti a besoin du soutien total des militants et de la société civile pour acquérir la légitimité populaire nécessaire», a précisé l'orateur. En outre, «ce programme présidentiel est basé sur la neutralité de l'administration qui se doit d'être au service du citoyen afin de rendre la relation gouvernant-gouverné plus crédible et sereine», a-t-il poursuivi. Revenant sur les derniers développements qu'a connus la scène politique nationale, Ali Benflis a exhorté ses militants à ne pas répondre à la violence et à rester vigilants devant les vaines tentatives de détournement du parti par les «pseudo-redresseurs». Avant de réitérer que «le FLN restera indépendant dans ses décisions selon les résolutions du 8e congrès». «Si je savais que le deal politique qui m'a été proposé sortirait le pays de la crise, je n'aurais pas hésité à le contracter pour le bien du devenir de l'Algérie», a-t-il, en plus, révélé, faisant allusion à la tentative de réconciliation initiée par certaines personnalités proches du pouvoir. En outre, Ali Benflis a mis à profit cette occasion pour dévoiler: «J'ai pris attache jeudi avec tous les chefs de partis politiques non pas pour solliciter leur aide mais pour les informer de la situation qui sévit dans le pays et qui vise particulièrement notre parti et l'Etat de droit en Algérie.» En ce qui concerne les décisions de justice prises à l'encontre du parti, Me Samia Moualfi, membre du comité central, vice-présidente du groupe parlementaire et membre de la commission juridique, est formel. «La justice a été violée du fait que les articles 172 et 459 du code de la procédure civile ont été bafoués.» Un avis largement partagé par les ministres démissionnaires et présents hier sur les lieux. Pour Dorbani, le premier à avoir remis sa démission: «Cette décision démontre encore une fois notre cohésion et notre détermination à défendre notre programme.» En outre et au moment où le congrès extraordinaire commençait, le mouvement de redressement a réitéré son appel à la tenue d'assises qui rejettent l'exclusion et la marginalisation des membres du FLN. Cela au moment où les présents clamaient : «Benflis Président!» «D'ailleurs, les parlementaires et les sénateurs viennent de rendre publique une motion de soutien au secrétaire général qui vient s'ajouter au soutien du comité central et du bureau politique.