Selon les USA, les responsables du Baâth ont passé la frontière syrienne. Ce n'est pas par hasard - bien que la guerre ne soit pas encore finie en Irak - que les Américains pointent leurs canons d'accusations en tous genres contre un autre pays arabe de la région : la Syrie. Première motivation de leurs récriminations contre Damas, la question des scientifiques irakiens qui auraient, selon les faucons de Washington, trouvé refuge dans ce pays. Les Etats-Unis vont plus loin en affirmant clairement que les responsables du Baâth ont passé la frontière syrienne. Ainsi, d'après le quotidien Washington Times, citant des responsables de l'administration américaine, plusieurs scientifiques irakiens, spécialistes des armes biologiques, ont réussi à quitter leur pays et se seraient réfugiés en Syrie. Parmi ces scientifiques, qui auraient réussi à franchir la frontière irako-syrienne pourtant très surveillée par les forces de la coalition américano-britannique depuis le début des hostilités militaires en Irak, figureraient notamment deux des principales expertes irakiennes en matière d'armes biologiques: Houda Saleh Mehdi Ammach, plus connue des services de renseignements américains sous le nom de «madame Bacille de charbon», et Rihab Taha, surnommée «docteur Bactérie», a précisé ce quotidien très proche des milieux conservateurs actuellement en position de force à la Maison-Blanche. Bien qu'officiellement les responsables américains ne semblent ni affirmatifs ni très prolifiques sur ce dossier, des spéculations journalistiques se basant sur des rapports des services de renseignements, indiqueraient qu'au moins l'une de ces deux scientifiques aurait réussi à trouver refuge dans la capitale syrienne. Certains de ces rapports prêteraient même l'intention à certains de ces scientifiques irakiens, dont des experts dans ce qui est appelé des armes de destruction massive présents actuellement selon ces rapports en territoire syrien, de gagner l'Europe et plus particulièrement la France. Ce que l'on sait, en revanche, c'est qu'au moins Mme Ammach, membre éminente du Baas irakien, figure sur la liste des 55 dirigeants irakiens les plus recherchés rendue publique avant-hier par le Commandement central de l'armée américaine au Qatar (CentCom). Quant à Mme Taha, une microbiologiste de renommée mondiale, formée en Grande-Bretagne, elle aurait, toujours selon ces rapports américains, dirigé les travaux irakiens sur l'utilisation par les militaire du bacille du charbon. En fait cette question des scientifiques irakiens qui seraient au nombre, jamais vérifié de sources indépendantes cependant, de 12.000, entre techniciens, ingénieurs et autres experts, a toujours hanté les services de renseignements américains et à plus forte raison, le Mossad israélien, pour qui aucun Etat arabe ne devrait posséder ce genre de savoir scientifique et technologique, car menaçant de facto, ce qu'ils appellent la sécurité de l'Etat d'Israël. D'ailleurs, qui ne se rappelle pas les multiples péripéties sur la question des interrogatoires et des perquisitions fort mouvementés de ces scientifiques irakiens par les diverses équipes d'inspecteurs de l'ONU travaillant, selon les instructions, sinon les ordres, de Washington bien avant le déclenchement de cette guerre? L'objectif final inavoué était d'ailleurs dès cette époque clair: exfiltrer ces cerveaux ou tout au moins les pousser à faire défection afin de leur soutirer le maximum de renseignements sur le sujet. En un mot les pousser à trahir leur pays. Sous le feu des pressions internationales et des conseils de pays arabes amis, l'Irak s'est exécuté et a remis à l'ONU une liste de plus de 500 scientifiques irakiens. Tout cela n'a pas empêché la guerre et la destruction de ce pays. Ce scénario sera-t-il réédité avec la Syrie et l'Iran, aujourd'hui dans la ligne de mire de la Maison-Blanche?