En Italie, la pizza berlusconienne se dit cernée par les kebabs. Le chef de gouvernement italien, Silvio Berlusconi, a même qualifié récemment le kebab de «menace intérieure». Le conflit culinaire s´est cristallisé à Milan, avec le vote, mardi, d´une loi lombarde encadrant strictement la «vente à emporter». Sur le Net, cette guerre picrocholine a vite rebondi. Le réseau Facebook comporte désormais des pages du «Couscous clan», qui défend la cuisine ethnique en Italie, et celles de la «Ligue antikebab». Au nationalisme de bouche répondent les appels à «la désobéissance gastronomique». Cette guerre des mets a été déclenchée au plus haut niveau de l´Etat par le chef lui-même, Silvio Berlusconi, qui a qualifié récemment le kebab de «menace intérieure». Son ministre de l´Agriculture, Luca Zaia (Ligue du Nord), suppliait déjà, au mois de décembre, ses compatriotes de «renoncer aux ananas» qu´ils apprécient à Noël, au prétexte que ce fruit est importé. Les élus de la cité de Lucca, près de Florence, ont eux voté pour l´interdiction de toute ouverture de «restaurants ethniques» dans leur coeur historique, au motif qu´ils «trahissent l´héritage culinaire toscan». Après les cris de singe lancés dans les stades contre les joueurs de couleur, les Italiens découvrent le racisme culinaire.