Si vous passez par Béjaïa, l'envie vous prendra indéniablement de jeter un coup d'oeil sur le «Vieux Bougie» et ses mystères. La ville vous ouvrira ses bras, et vous accueillera chaleureusement sans pour autant vous livrer tous ses secrets. Un parfum iodé vous pénètre, tandis que les poissonniers de la pêcherie vous invitent à mordre à pleines dents dans les multiples fruits de mer tout frais dont regorgent les fonds marins de cette bonne vieille ville. Un crochet par la Brise de mer, et vous voici sur la Route des oliviers. Célèbre par sa fraîcheur et sa beauté, cette oasis vous permet de respirer un air pur et sain avant que les relents de pollution n'envahissent vos poumons... Bien sûr, malgré ce paysage pittoresque, ces endroits tant convoités par les visiteurs, vous laissent un goût d'amertume. Quelle est donc cette calamité qui s'est abattue sur la cité des Hammadites, au point de faire de ses quartiers - populaires ou pas - des dépôts d'ordures et de pollution? Comment pourrait-on justifier ce laisser-aller criant et cette négligence qui ont fini par bidonvilliser cette ville auparavant si belle et si bien entretenue. Nos pas nous menèrent au quartier Benatia, plus connu sous le triste sobriquet de «quartier je-m'en-fous». Et il porte bien son nom, parce que du je-m'en-foutisme, il n'y a que ça! Amas d'ordures, baraques en tôle, escaliers détériorés, ruelles étroites, mal éclairées, et mal entretenues, où prolifèrent rats et autres bestioles non moins nuisibles tandis que des égouts à ciel ouvert laissent couler à longueur de journée des eaux pestinentielles à vous couper le souffle. Les MTH et autres épidémies sont souvent signalées dans ces lieux sordides. Jusqu'à quand devra-t-on rester les bras croisés et regarder défiler ces images d'un autre temps, alors qu'aux alentours, de luxueuses villas poussent comme des champignons?