Pour un simple match de football, ils se laissent aller à des attaques verbales qui alimentent la violence. Il est incontestable que les futurs présidents de la Fédération algérienne de football et de la Ligue nationale de football viendront avec l'idée bien marquée qu'il faut faire changer les choses. S'agissant de la LNF, sa mission essentielle consistera à redonner un peu plus de crédibilité à un championnat de la division 1 qui a perdu toute saveur. Mais cette structure parviendra-t-elle à aller au bout de ses idées et intentions? On se permettra d'en douter et celui qui va venir pour diriger la LNF sait, très certainement, qu'il va se battre contre des moulins à vent tant que la mentalité qui sévit dans le milieu restera ancrée. Et cette mentalité là est le propre des dirigeants de clubs dont on ne dira jamais assez qu'ils sont les premiers responsables de la déliquescence de la discipline. La saison dernière nous avions atteint le stade de l'inadmissible avec l'affaire du match RCK-USMH. Inadmissible en effet puisque pour faire accélérer les choses, des dirigeants du club harrachi, accompagnés de dizaines de supporters, n'avaient pas trouvé mieux que d'aller investir le siège de la Ligue nationale et de peser de tout leur poids menaçant pour amener le responsable de la commission des règlements et des qualifications à traiter le dossier du joueur koubéen Khelidi. Il importe peu de savoir si dans cette affaire leur club avait raison ou non, le fait était qu'ils avaient usé de menaces pour obtenir gain de cause. Cela, le responsable de la commission en question l'avait formellement reconnu en direct à la radio et toute l'Algérie en avait entendu parler. Pour la première fois dans l'histoire du football algérien, le résultat du traitement d'un dossier par une structure de gestion du football avait été obtenu par la force et la précipitation. Le mal étant fait, il n'y a plus qu'à en faire autant. C'est ce qu'ont compris certains supporters du Mouloudia d'Alger lesquels, ayant appris que le match que leur club devait disputer demain contre l'USM El Harrach, n'aurait pas lieu au stade de Bologhine, ont décidé, eux aussi, d'aller proférer des menaces aux gens de la Ligue nationale. Pour eux, le seul coupable de changement de domiciliation de ce match ne pouvait être que cette structure alors que les informations officielles, tout au long de la journée, ne cessaient de préciser que la Ligue nationale ne faisait que se soumettre à un ordre de la wilaya d'Alger, garante de la sécurité des personnes et des biens dans la capitale. Lorsqu'elle sent que cette sécurité est en danger à cause d'un match, elle a l'autorité d'interdire que ce match se joue. Mais ces supporters mouloudéens n'ont rien compris au problème et sont allés jouer aux malabars devant les employés de la Ligue nationale. Des employés qui ont cru qu'ils allaient revivre le cauchemar du match RCK-USMH quand un des leurs avait vu ses habits tailladés par le couteau d'un énergumène qui l'avait délesté de ses papiers et de son argent. Faut-il en vouloir à ces supporters? Très certainement parce qu'il s'agit d'adultes parfaitement responsables de leurs actes. Peut-on, pour autant, omettre le rôle néfaste des dirigeants de l'USMH et du MCA lesquels, depuis plusieurs jours, n'ont pas cessé de mettre de l'huile sur le feu au sujet de la domiciliation de ce match? Quand on lutte contre la violence, on se tourne très souvent vers les supporters. Il faudrait voir du côté de ces dirigeants censés donner l'exemple en matière de sportivité mais qui n'arrêtent pas de s'invectiver par voie de presse. Le président de l'USMH est encore plus à blâmer parce qu'il est sous le coup d'une suspension d'une année, sanction prononcée par la LNF et confirmée par la FAF suite à des dépassements verbaux de sa part lors de l'affaire Khelidi. Mais ces deux structures sont-elles assez fortes et assez autoritaires pour juguler de tels dépassements? Ce n'est certainement pas le cas et des envolées verbales exagérées sont encore à prévoir parmi les dirigeants de clubs sauf si la nouvelle FAF et la nouvelle LNF se décident à montrer que ce sont elles les patronnes et que les sanctions tombent quelle que soit la supposée puissance de ces dirigeants.