La solution trouvée est de nature à fermer la porte à toutes les rumeurs et pourrait ouvrir une ère de stabilité au sommet de l'Etat, d'ici à l'ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle de 2004. Des sources autorisées ont indiqué à L'Expression que le différend entre le chef de l'Etat et son Chef du gouvernement fait désormais partie du passé. Les informations qui nous sont parvenues attestent que Bouteflika et Benflis ont réussi à trouver un terrain d'entente et ce, pour préserver la stabilité des institutions qui commençaient à ressentir les effets du froid entre les deux principaux personnages de l'Etat. Le désaccord a été aplani, dit-on de mêmes sources, grâce à de nombreuses missions de bons offices effectuées par des personnalités nationales, dans le but d'amener les deux hommes à faire preuve de flexibilité dans leurs positions aux fins de mettre un terme à la crise. Depuis hier, la chose est rendue publique par le Chef du gouvernement lui-même qui, de Nouakchott, où il se trouvait, a formellement démenti toutes les informations quant à l'existence d'un différend entre lui et le chef de l'Etat (lire l'article de Hocine Mezali). La déclaration de Benflis confirme, en fait, la fin d'une période trouble au sommet de l'Etat. Laquelle période avait débuté avec l'achèvement des travaux du dernier congrès du FLN, où le souci de rajeunissement du parti et de sa modernisation avait provoqué des grincements au sein du FLN et a amené quelques personnalités à douter de la bonne foi du Chef du gouvernement qui, faut-il le rappeler, s'est vu consolidé dans sa démarche à travers le plébiscite qu'il a reçu au cours du même congrès. Cela dit, le travail effectué par Benflis date en réalité du jour où il a pris les commandes de son parti en septembre 2001. Depuis, l'homme n'a cessé de prendre de l'importance au plan politique, puisqu'on lui attribue le retour en force du FLN sur la scène nationale. De simple Chef du gouvernement nommé par le chef de l'Etat, le SG de l'ex-parti unique s'est retrouvé à la tête de la première force du pays, qui plus est, revendique l'autonomie par rapport à l'Exécutif. Une nouvelle dynamique qui semble quelque peu novatrice dans le fonctionnement du système algérien. L'une des conséquences de cet état de fait est, bien entendu, un télescopage entre cette nouvelle «philosophie» et «les ministres du Président» qui, eux, ne semblaient pas prêts à admettre cette nouvelle réalité. Mais au-delà du commentaire, nos sources révèlent que cet accord n'est pas tombé du ciel. Aussi, évoque-t-on, sous toute réserve, un très probable remaniement du gouvernement avec un renforcement de sa dimension politique. C'est ainsi que dans un proche avenir, il serait question d'un profond remaniement qui traduirait sur le terrain les aspirations de Benflis dans la gestion des affaires de l'Etat et où l'on sentirait aussi l'empreinte du chef de l'Etat. En d'autres termes, un rééquilibrage des forces au sein de l'équipe gouvernementale qui permettrait à Benflis et à Bouteflika de s'exprimer pleinement. A croire nos sources, la solution trouvée est de nature à fermer la porte à toutes les rumeurs et pourrait ouvrir une ère de stabilité au sommet de l'Etat, d'ici à l'ouverture de la campagne électorale pour la présidentielle de 2004. Le péril islamiste, les «conseils amicaux» des chancelleries occidentales, dont les chefs d'Etat disent trouver en Bouteflika un interlocuteur crédible, ont été des facteurs importants qui ont joué dans le sens du rapprochement entre le Président et son Chef du gouvernement. Enfin, ce que certains cercles intéressés ont qualifié de grave crise au sommet de la République, n'est, en fait, qu'une différence d'appréciation qui a trouvé son dénouement.