Damas, fataliste, semble s'être résolue à subir le même sort que sa soeur jumelle, Bagdad.oe Les membres du congrès, très sérieusement, étudient l'éventualité d'imposer des sanctions à la Syrie. Réunis en session extraordinaire, les membres de cette instances, républicains et démocrates confondus, seraient d'accord pour suivre cette démarche. Résolument classée «Etat voyou», la Syrie risque de subir des sanctions, dans un premier temps, de diverses natures. Les USA, qui contrôlent désormais la planète, l'ONU et son Conseil de sécurité, comptent imposer «un embargo économique et diplomatique sur la Syrie», en plus du gel de ses avoirs danstous les Etats membres de l'ONU. L'évocation de pareilles mesures coercitives, de l'avis de tous les observateurs, fait planer dangereusement le spectre de la guerre sur ce pays. Ils en veulent pour preuve le fait que l'Irak ait connu le même cheminement sinueux avant d'en arriver là où il se trouve présentement. Les membres du congrès disent toutefois exclure, pour le moment, tout projet d'action militaire contre la Syrie, se contentant d'espérer que ces sanctions auront pour effet de «pousser la Syrie à se retirer du Liban et à cesser son soutien aux groupes terroristes». Ce que démocrates et républicains confondus qualifient de terroristes, ce sont tout bonnement les mouvements engagés dans la libération de la Palestine. Ce que démocrates et républicains confondus omettent de dire, c'est que les mêmes mesures «coercitives» ne sont guère envisagées contre Israël pour qu'il se retire des territoires palestiniens, syriens et libanais et qu'il cesse de se comporter comme l'Etat voyou qu'il est. Dans les milieux politiques syriens et arabes, c'est le discours qui revient le plus souvent. La Syrie semble s'être résolue à accepter son sort. D'entrée de jeu, le Congrès américain considère la Syrie responsable et comptable de toute éventuelle attaque que mènerait le Hezbollah contre les intérêts israéliens ou américains dans ces régions. Certains démocrates, toutefois, pensent que «les USA, au rythme où vont les choses, risquent de se retrouver en train de faire la guerre au monde entier». Un avis que partage une écrasante majorité de ce «même monde entier», mais qui, pour le moment, n'a aucune chance d'infléchir la politique expansionniste des «faucons» de la Maison-Blanche, grisés par leur victoire facile et éclatante sur l'Irak. L'appétit, dit-on, venant toujours en guerroyant. Elle projette de se «battre» à l'échelle diplomatique jusqu'au bout en tentant d'introduire une proposition de motion au Conseil de sécurité de l'ONU interdisant les armes de destruction massive dans toute la région du Golfe, visant directement Tsahal. En attendant, la Syrie, accusée d'en détenir, mais aussi d'héberger d'anciens dignitaires du régime de Saddam, refuse catégoriquement que des inspecteurs viennent sur son territoire avant que Israël ne soit désarmé à son tour. Après la défaite cuisante d'un pays comme l'Irak, la Syrie sait mieux que personne qu'elle n'a aucune chance sur le plan militaire. Le compte à rebours a bel et bien commencé.