La communauté de Sant'Egidio a mesuré la nécessité d'identifier les racines du terrorisme et de le combattre par la voie du dialogue et de la collaboration entre les hommes de religion afin de dissiper toute tentation de violence qui risque de créer une profonde division et une déstabilisation du monde. Suite aux événements tragiques qui impliquent les pays occidentaux et le monde arabo-musulman dans une crise causée par les attaques terroristes sur Washington et New York, la communauté de Sant'Egidio a mesuré la nécessité d'identifier les racines du terrorisme et de le combattre par la voie du dialogue et de la collaboration entre les hommes de religion afin de dissiper toute tentation de violence qui risque de créer une profonde division et une déstabilisation du monde. D'où l'organisation d'un sommet islamo-chrétien à Rome. Les participants ont manifesté la solidarité des deux grandes religions que sont l'islam et le christianisme, envers les victimes du terrorisme en vue de stabiliser le parcours du dialogue à entreprendre pour réaliser de nouvelles conditions de paix entre chrétiens et musulmans, écartant ainsi toute logique extrémiste. Le sommet a été marqué par la participation de nombreuses personnalités de haut niveau de l'église catholique, de l'église épiscopale (structure des évêques de l'église), des représentants de l'église orthodoxe, des hommes de culture et d'autres personnalités islamiques d'Egypte en la personne du grand Moufti Del Azhar et celle du Docteur Taleb Ibrahimi, présenté comme professeur à l'université du Caire et Jussuf el Qaradaoui, directeur du centre de recherche sur la sunna de Qatar. La session inaugurale a été marquée par de fortes interventions dont celles du maire de Rome Veltroni, du cardinal archevêque de Milan et du contesté Qaradaoui. La participation de ce dernier a suscité interrogation et inquiétude au sein de la communauté musulmane de Rome où il est décrit comme un «idéologue du terrorisme international». Dans son intervention, Qaradaoui a condamné tout acte terroriste contre des innocents. Il a aussi appelé l'Occident à renoncer à la thèse de supériorité qui «avanie» le monde islamique. Selon lui, la communauté internationale ne doit pas répondre par la force, le mouvement international constitué contre le terrorisme trouvera certainement le remède dans le dialogue. Sont également intervenus Abdullah Omar Nassef d'Arabie Saoudite, président du Congrès mondial musulman et le conseiller culturel de l'émir des Emirats arabes unis, Azzeddin Ibrahim. Le président de la République italienne Ciampi a, lui aussi, voulu dire son mot sur la position de l'Italie dans le monde: «L'islam est une grande religion et une culture qui méritent tout notre respect, le christianisme et l'islam partagent les principes universels.» «Il n'existe pas de civilisations supérieures», a-t-il souligné, avec un discours de haut profil, prononcé devant les religieux chrétiens et musulmans reçus au Quirinal. Ciampi a corrigé la ligne Berlusconi «Ce dont je suis certain, c'est que les différentes civilisations expriment l'alignement d'une meilleure condition humaine», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le Président italien a évoqué la nécessité de stabiliser la paix au Proche-Orient afin d'éradiquer le terrorisme, un second objectif que devra se fixer la communauté internationale appuyant la reconnaissance de l'identité culturelle et religieuse et des règles du semblable avec la volonté commune de justice et du droit de l'Homme. Vraissemblablement durant ces deux jours de débat, les intervenants ont noué des liens pour partager état d'âme et préoccupations et ont réitéré clairement la condamnation commune du terrorisme et des attaques contre les Etats-Unis du 11 septembre. Le fondateur de la communauté de Sant'Egidio, Ricardi s'est déclaré contre la solution de guerre et de violence discriminatoire: «Il faudra apprendre à parler avec un milliard de musulmans». Le cardinal de Milan affirme, quant à lui, que «la détermination relative à une éventuelle éradication du terrorisme ne peut se confondre avec la recherche des objectifs à frapper». Et comme le président Ciampi sur la question du Proche-Orient, il précise qu'il faudra trouver le courage d'initiative de dialogue et de paix. Le sommet islamo-chrétien s'est conclu par la lecture d'un appel au dialogue et à la paix, lutter contre le terrorisme visant les vrais coupables et les punir sur la célèbre place de «Santa Maria in trastevere».