cette ville a connu, hier, une ambiance particulière. 48 heures après la marche initiée par la Cicb au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa pour célébrer le double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh, la région de Basse-Kabylie continuait à être rythmée par des manifestations commémoratives. Alors que la vie reprenait son cours normal à Béjaïa après les incidents qui ont émaillé la marche du 20 Avril, la ville d'Amizour a connu, hier, une ambiance particulière caractérisée par les retrouvailles entre les membres de l'interwilayas venus de toute la Kabylie pour commémorer avec les citoyens d'Amizour le 2e anniversaire de l‘interpellation des trois lycéens de cette ville. Un élément qui allait mettre le feu aux poudres un certain 22 avril 2001. Des gendarmes de la brigade locale procédaient à l'arrestation de trois lycéens alors qu'ils se rendaient, en compagnie de leur enseignant, au stade communal pour une séance de sport. L'information s'était alors propagée telle une traînée de poudre aux quatre coins de la daïra d'Amizour. Les villageois ne tardèrent pas à rallier la ville d'Amizour où des émeutes éclataient pour se propager, dès le lendemain, aux autres localités embrasant toute la région de Basse-Kabylie. Hier, la tension était vive lorsque les délégués allaient inaugurer une fresque au CEM Emir-Abdelkader. N'ayant pas d'autorisation, ils ont buté sur un cordon de sécurité important dépêché dans l'enceinte de l'établissement. La sagesse a finalement prévalu et une décision d'annuler cette inauguration a été prise sur place après un moment de concertation. Après le recueillement au Pont de la Soummam, lieu où s'était produite l'interpellation des trois lycéens, la procession humaine s'est dirigée vers le stade communal. Afin de prendre part à ce 2e anniversaire, des milliers de jeunes d'El-Kseur ont improvisé une longue marche à partir de leur ville jusqu'à Amizour qui était, hier, ville morte. En effet, le mot d'ordre de grève a été largement suivi par les commerçants et les administrations. Au cours du meeting tenu avant la rencontre de football qui a opposé l'équipe locale à celle de Beni Douala, les animateurs de l'interwilayas ont, tour à tour, intervenus pour saluer la mobilisation citoyenne avant de réitérer les revendications et l'exigence de la libération des détenus du mouvement, la foule s'est, ensuite, dispersée dans le calme. Notons, par ailleurs, que la coordination de Souk Oufella a mis, hier, à exécution sa menace de fermeture de la RN 26. Les usagers de la route étaient visiblement en colère et ne comprenaient pas ce genre d'actions qui «ne gênent nullement le pouvoir», disait, hier, un automobiliste visiblement désabusé.