Les structures du mouvement citoyen des archs de Kabylie vont se réunir ce week-end. La Cicb tient son conclave dans la commune de Tifra pour rejoindre, demain, la rencontre interwilayas à Draâ El Mizan, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Deux rencontres sont à inscrire dans les préparatifs de la commémoration du double anniversaire du Printemps noir et du Printemps amazigh. A Béjaïa, la commission chargée de la préparation des actions commémoratives tenait, hier, sa dernière réunion. Elle proposera, aujourd'hui, une ébauche de programme à la rencontre de Tifra. Il y a d'ores et déjà au moins quatre dates à retenir à cet effet: le 18 avril un recueillement sur la tombe de Guermah Massinissa à Beni Douala, alors que pour la journée du 19, les délégués se donneront rendez-vous à Sidi Aïch. L'inauguration d'une stèle à la mémoire de Mouloud Mammeri sanctionnera une marche populaire prévue dans la matinée. L'après-midi du même jour sera marquée par une conférence-débat dont le thème est «Mouloud Mammeri, un parcours, un combat pour la citoyenneté». Il s'agit, à travers cette manifestation, de «rendre hommage à cette figure emblématique du combat pour l'amazighité et la démocratie, et à travers lui, à tous les militants des mêmes causes, c'est aussi un message à l'endroit des générations futures pour perpétuer et fructifier le combat qui a jalonné le parcours du militant», commentait hier Bezza Benmansour. Le 20 avril, la Cicb retiendra le principe d'en faire une journée de protestation qu'elle soumettra le lendemain à la plénière de l'interwilayas. Le 22 avril, l'interwilayas se déplacera à Amizour pour prendre part à la marche populaire initiée par le comité local qui a aussi programmé une série de baptisations des lieux publics. A signaler que d'autres localités vivront au rythme des conférences, meetings et expositions, tous liés au double anniversaire. L'interwilayas, pour sa part, se penchera notamment sur la nature de l'action d'envergure à initier pour le 20 avril. Il va de soi que la question du dialogue sera abordée par les conclavistes. La délégation du MC, qui a déjà saisi officiellement le chef du gouvernement, informera la plénière de l'évolution de la situation. En l'absence de réponse, l'interwilayas pourrait saisir cette opportunité d'interpeller Ouyahia pour répondre. Le chef du gouvernement, qui ne voudrait en aucun cas que le dialogue capote, voudrait s'entourer du maximum de garanties pour un aboutissement certain qui ne connaîtra ni vainqueur ni vaincu. Renforcé par le président de la République dans son rôle de chef de gouvernement et acclamé dans son propre parti comme secrétaire général, le chef du gouvernement a tout intérêt à relancer la machine du dialogue «grippée» depuis le 13 septembre dernier. Une nouvelle amorce, du reste très attendue par les citoyens de la région de Kabylie, serait la bienvenue à la veille de la commémoration du double anniversaire et d'une échéance électorale importante dans la vie du pays. En effet, les choses ne doivent pas en rester là, car porteuses de risque de rebondissement de l'instabilité. La Kabylie, connue pour son rôle politique, peut faire l'objet de manipulations nuisibles si la voie est laissée libre, d'où tout l'intérêt d'une reprise des pourparlers. Les questions restées en suspens, dont celles liées à l'officialisation de Tamazight et l'allocation chômage peuvent trouver solution d'une façon ou d'une autre.