L'environnement ne cesse de connaître, au fil des jours, une dégradation due à l'être humain. Après les visites sur le terrain des membres de la Commission nationale (éducation nationale/aménagement du territoire et environnement) afin de constater de visu et prendre le pouls de l'expérience lancée en 2002 sur le terrain, une journée d'étude sur l'approche méthodologique de l'éducation à l'environnement dans le cursus scolaire a été organisée hier, au lycée Hassiba-Ben Bouali de Kouba. Cette rencontre-bilan, qui a vu la participation de 150 éducateurs (directeurs d'établissements scolaires, inspecteurs et enseignants, tous niveaux confondus) des sites pilotes choisis dans le cadre de ce projet à long terme et ce, dans 7 wilayas: Adrar, Tiaret, Annaba, Batna, Mostaganem, El-Oued et enfin Alger, aura à approfondir les méthodes d'approche et apporter des rectificatifs pour généraliser cette expérience à l'échelle nationale. Le secrétaire général du ministère de l'Education a, lors de son intervention, mis l'accent sur cette pratique fort appréciée, et dira: «Cette rencontre doit avoir une large vue sur les nouvelles voies d'application après avoir dressé un bilan exhaustif quant à l'aspect et à la mesure de l'engagement sur le terrain et on attend de cette rencontre un ‘'feed-back'' pour aller de l'avant tout en corrigeant les erreurs survenues en cours de route. Cette rencontre préparera la prochaine initiative de septembre». Taleb Saïd, représentant le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, axera son intervention, sur «la nécessité de réussir cette expérience». Ainsi, l'éducation à l'environnement «vise l'enfance qui interpellera ses parents plus tard». M.Taleb citera l'exemple du Canada où «les jeunes ont interpellé à maintes reprises leurs gouvernants et sont même allés plus loin en écrivant au secrétaire de l'ONU». Ainsi, les recommandations qui seront faites durant cette rencontre permettront «de recen- trer l'expérience et, par là, l'approfondir», ajoute-t-il. Pour ce qui est de cette expérience sur le terrain, tout le monde s'accorde à dire que la réussite a été totale, mais il reste à peaufiner les méthodes. En effet, l'élève a pris conscience des thèmes abordés, mais il reste à insuffler une nouvelle dynamique afin que l'adhésion soit totale et que les objectifs soient atteints. Ces derniers se résument aux pratiques sociales quotidiennes où tout être humain doit lutter pour un environnement sain. Le volet relatif aux méthodes d'approche et de travail a retenu l'attention des invités. Là, il est question, notamment de la pédagogie de projet. L'enfant, pris comme entité agissante, doit observer, comprendre, situer les responsabilités et les blocages et enfin arriver à tirer une conclusion pour une éventuelle solution adéquate. La méthode suivie est scientifique. Elle consiste en une approche systématique en ce sens, la vision doit être globale et «étoilée». Elle diffère complètement de l'approche linéaire qui réduit «le fait» à un enchaînement systématique de phénomènes naturels ou artificiels. Cette conduite dans l'approche des phénomènes en adoptant la méthode systémique engendre la compréhension et la définition du paramètre «éco-formation», particulièrement basé sur la relation entretenue par l'enfant avec son environnement immédiat. Cette conjonction de facteurs développe chez l'enfant un nombre de réflexes qui agissent directement sur sa conscience. Dans ce contexte bien précis, il faut relever la création de «clubs verts». Cette expérience doit se généraliser à toutes les écoles d'Algérie. Ces «clubs verts» constituent un lien entre la classe et le citoyen afin d'arriver à la préservation de l'environnement. Cette stratégie à long terme peut être comparée à «Greenpeace», mais à une échelle réduite. Toute cette approche relève d'un aspect de connaissances fonctionnelles dont les objectifs sont toujours les mêmes : la préservation de l'environnement par une éducation adéquate. De ce fait, deux guides ont été distribués. Le premier: «Le guide de l'éducateur» est destiné aux animateurs de cette branche d'éducation. On notera que la notion «éducateur» disparaît pour être remplacée par «animateur», plus usuel et qui colle à la fonction de celui qui dirigera les enfants sur le terrain de la quête. Le deuxième: «Le guide du club-vert», renferme toutes les données et méthodes d'inculcation des normes d'approche des phénomènes. Finalement, cette rencontre-bilan constitue en elle-même un jalon dans la vision lointaine de l'environnement qui ne cesse de se dégrader. Tout sera analysé. Quels que soient les problèmes et les difficultés rencontrés sur le terrain, l'adaptation du matériel fourni, les méthodes et enfin les résultats enregistrés, cette rencontre traduit le souci de la sauvegarde de ce «paradis» qui nous entoure.