«Des éléments connus et reconnus pour leur vilenie sont chargés de parasiter les champs culturel et politique.» Le MCB, Mouvement culturel berbère, né dans la foulée du Printemps amazigh, a, depuis longtemps, éclaté en plusieurs tendances. Sous la pression des chapelles partisanes, chacune s'essaie à réunir le plus de monde possible, se réclamant du MCB originel, dont chaque aile se veut le continuateur. Les «divergences» politiques, ayant mené à l'éclatement du MCB, persistent à ce jour. Aussi, après la commémoration de la semaine de l'amazighité par le MCB drivé par M.Ould-Ali El Hadi, un transfuge du RCD, c'est au tour du MCB drivé par le Dr Mouloud Lounaouci, un transfuge du FFS, d'organiser ses «activités» du 26 au 30 avril. Dans une déclaration remise à certains titres de la presse nationale et placardée sur les murs de la ville de Tizi Ouzou, le MCB, aile proche du RCD, drivée par le Dr Lounaouci, s'en prend avec une virulence à l'aile chapeautée par M.Ould-Ali, en prenant toutefois, la précaution de ne point le citer nommément. Dans cette déclaration, le MCB «Lounaouci» parle d'un plan de déstructuration de cette frondeuse région (la Kabylie, ndlr) qui vise à substituer à toutes les structures (partis politiques, MCB, mouvement citoyen) des organisations factices et serviles. N'allant pas par des chemins détournés le MCB-Lounaouci ajoute: «Des éléments connus et reconnus pour leur vilenie sont chargés de parasiter les champs culturel et politique.» Et la déclaration en question après avoir précisé que «les ârchs-taiwan et le MCB-taiwan font surface à un moment où le pouvoir veut mettre la Kabylie à genoux» se fait plus agressive en soulignant que «la capitale, ville pourtant interdite, ouvre ses bras en offrant sa plus belle salle pour que le MCB-taiwan fasse fête avec des délégués exclus du mouvement citoyen». Et enfin le MCB-Lounaouci de se poser des questions sur «les moyens mis à la disposition de ces individus et qui sont colossaux» Ce qui reste pour les initiateurs de la déclaration signée par le Dr Lounaouci, «d'origine douteuse!». Le programme de ce MCB porté sur les fonts baptismaux par le Dr Sadi, s'est ouvert hier matin, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, avec pour première conférence celle de Nourredine Aït-Hamouda sur l'affaire Matoub Lounès. Alors que le MCB Ould-Ali a pu «fédérer» autour de la semaine de l'amazighité outre les délégués des ârchs, quelques personnalités politiques locales et des responsables du MAK, sans compter d'anciens détenus du Printemps amazigh, le MCB Lounaouci n'aligne, lui, que des responsables du RCD, des membres du HCA (une institution de l'Etat, pourtant !) et d'anciens joueurs de la JSK. L'histoire du MCB originel, dont le seul héritier légitime restant jusqu'à l'éventuelle tenue d'un troisième séminaire, les commissions nationales, est à écrire. Mais son écriture demande un peu moins de passion et surtout plus de recul. Pour l'heure, chacun campe sur ses positions et se veut l'unique flambeau de la lutte pour tamazight. Le dernier né des MCB dont le porte-parole est le Dr Lounaouci n'a, pour l'heure, qu'un seul but: prendre la place, toute la place des autres ailes. Mais cela se révèle être une «drôle d'entreprise!».