Le FLN n'a pas caché son désir de s'ouvrir sur ce qui se passe ailleurs. Le Front des forces socialistes (FFS) est, avec l'Union socialiste des forces populaires (Usfp) du Maroc et du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Tunisie, membre de plein droit de l'Internationaliste socialiste (IS). Ce sont donc les seuls partis maghrébins, auxquels il faut adjoindre pour le monde arabe, la formation égyptienne du Parti démocratique national (NDP) à siéger en qualité de membres de plein droit au niveau de l'IS, organisation mondiale qui regroupe actuellement 141 formations politiques sociaux-démocrates, socialistes et travaillistes de tous les continents. Même convoité, le statut de membre de plein droit de l'IS devient souvent sujet à caution quand c'est le parti de Hocine Aït Ahmed qui se fend, avec l'appui de l'IS, de ses fameuses résolutions sur l'Algérie. Les critiques acerbes vont parfois jusqu'à assimiler l'Internationale socialiste à l'internationale islamiste. Mais avec les améliorations constatées au niveau de la situation sécuritaire, le ton guerrier tend à s'estomper pour laisser place aux remises en cause et au questionnement. Dans un contexte de mondialisation de l'économie, les partis algériens semblent, eux aussi, être gagnés, à leur tour, par de nouvelles préoccupations comme celle de se déployer au niveau international. Un parti comme le FLN sous l'impulsion de Ali Benflis n'a pas caché son désir de s'ouvrir sur ce qui se passe ailleurs. «Le monde, d'aujourd'hui, connaît de profondes mutations avec l'apparition des phénomènes de globalisation et de mondialisation et avec des innovations technologiques qui changent le rapport au temps et à l'espace. L'information circule à l'échelle planétaire et la culture ne connaît plus de frontières. Cette donne offre à notre société et à notre parti, une opportunité inouïe pour se moderniser par l'utilisation d'outils qui rendent le processus de modernisation plus rapide et plus efficace», a déclaré Ali Benflis lors du 8e congrès. Nous avons voulu connaître l'avis du FFS quant à une éventuelle candidature du FLN à l'Internationale socialiste. D'emblée Djoudi Mammeri, premier secrétaire de cette formation, répond: «Le FFS n'est pas un parti exclusiviste. A mon avis le FLN ne répond pas aux conditions requises». Et Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication, d'enchaîner: «Tout parti politique algérien qui défendra, comme le FFS l'a fait, la venue en Algérie d'une commission d'enquête internationale et le respect des droits de l'Homme, sera le bienvenu». Pour ce dernier ce qui s'est dit «au sujet de la candidature du FLN à l'IS n'est que pure spéculation tendant à faire accroire à l'existence de liens entre l'ancien parti unique et le FFS». En outre, invité à donner son appréciation sur les points de vue divergents exprimés par le général à la retraite Khaled Nezzar et le général du corps d'armée Mohamed Lamari, sur le Sahara occidental, Djoudi Mammeri a estimé que «la déclaration de Khaled Nezzar est intervenue juste au lendemain de la visite en Algérie de Jacques Chirac. Cette déclaration exprime la position de Bouteflika, mais par la suite le général Lamari, en la démentant, a exprimé la position de l'Armée ou la position étatique». Pour rappel Khaled Nezzar avait donné en mars dernier une interview à un journal marocain dans laquelle il avait développé un avis favorable aux thèses marocaines.