Au-delà de la commémoration, il serait intéressant de savoir à quoi pourrait aboutir cette réunion de chefs de partis politiques, qui se sont rendus à cette cérémonie sous cette casquette et non en qualité d'officiels de leurs pays respectifs, où ils sont pratiquement tous au pouvoir. Le Premier ministre algérien Abdelaziz Belkhadem est arrivé hier à Tanger pour assister à une réunion de sept partis politiques maghrébins dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de la Conférence de Tanger. Outre le Parti de l'Istiqlal marocain, initiateur de la rencontre, le FLN et le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD-Tunisie) avaient pris part au rendez-vous d'avril 1958. Quatre autres formations politiques maghrébines se sont jointes à ce groupe à titre d'observateurs. Il s'agit de l'Union socialiste des forces populaires (USFP-Maroc), le Congrès général du peuple libyen ainsi que les partis mauritaniens du Pacte national pour la démocratie et du Rassemblement des forces démocratiques. Au-delà de la commémoration, il serait intéressant de savoir à quoi pourrait aboutir cette réunion de chefs de partis politiques, lesquels se sont rendus à cette cérémonie sous cette casquette et non en qualité d'officiels de leurs pays respectifs, où ils sont pratiquement tous au pouvoir. En effet, quand on sait qu'au niveau des Etats, le Maghreb est totalement paralysé, y a-t-il lieu d'espérer une redynamisation à cette occasion ? Une chose est sûre, l'Istiqlal comptait bien mettre à profit cette réunion pour discuter des relations algéro-marocaines. En effet, Larbi Messari, dirigeant au parti de l'Istiqlal, a déclaré à ce propos : “La question sera, en effet, évoquée avec les dirigeants du FLN qui seront présents à la réunion du 27 avril. Nous allons réitérer l'appel du royaume pour une réouverture des frontières, qui est appelée des vœux des peuples aussi bien marocain qu'algérien. Nous considérons cette réouverture comme un pas important vers la normalisation des relations entre les deux pays frères”. En d'autres termes, l'initiative n'était guère fortuite, bien au contraire. Reste à savoir, si Abdelaziz Belkhadem l'entendra de cette oreille, surtout que cette réunion de Tanger a fait des vagues au sein du FLN, après les déclarations favorables à la réouverture des frontières entre l'Algérie et le Maroc de son secrétaire chargé de la communication Saïd Bouhadja. Hier, il s'est limité à souhaiter que la commémoration du cinquantenaire de la réunion de Tanger de 1958 puisse contribuer à consolider l'UMA, en vue de la réalisation de ses objectifs. Belkhadem a par ailleurs présenté au Maroc “les condoléances du peuple algérien” à propos du drame de Casablanca, l'incendie d'une usine qui a fait 55 morts samedi dernier. Pour le Premier ministre marocain Abbas El Fassi : “La présence de M. Belkhadem à Tanger est un honneur”. Il a également ajouté : “Nous souhaitons que l'UMA se concrétise”. Ces déclarations étaient réservées à la cérémonie officielle, dans l'attente de discussions plus approfondies, le programme comprenant une séance de travail à huis clos. Ceci étant, le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA) Habib Benyahia a profité de cette opportunité hier pour appeler à la tenue d'un sommet des chefs d'Etat maghrébins dans les plus brefs délais. “Nous souhaitons que les conditions soient réunies pour la tenue du 7e sommet des chefs d'Etat maghrébins, et ce, dans les plus brefs délais”, a-t-il notamment déclaré. K. ABDELKAMEL