La chronique des logements sociaux squattés a refait surface. Hier, lorsque les services de sécurité ont procédé au délogement d'«indus occupants». Après une première tentative d'évacuation, opérée il y a près d'un an et qui avait vite tourné en affrontements, celle entreprise hier, a été concluante puisque pas moins de six cents logement ont été ainsi «libérés». En effet, hier matin, pas moins de 1000 CNS ont été réquisitionnés pour cette opération d'évacuation menée simultanément dans les trois cités conformément à la décision de justice. Bien avant, les squatters, qui ont eu vent de l'intervention de la force publique, ont immédiatement procédé à la fermeture de tous les accès menant vers les cités Zedma, Opgi et Tala Ouriane en érigeant des barricades. Les autorités ont, dans une ultime tentative de convaincre les indus occupants de restituer les logements, adressé le dernier avertissement par courrier. Alors que certains ont accepté de libérer les logements occupés et ont même bénéficié des moyens de déménagement mis à leur disposition par l'Etat, d'autres ont refusé d'obtempérer. Ce qui explique sans doute le recours à la force publique. L'assaut a été donné, hier, vers 5 heures. Les éléments des services de sécurité ont été contraints d'user de bombes lacrymogènes devant la forte opposition des «squatteurs» donnant lieu, selon des témoins oculaires, à des affrontements, qui ont tourné à l'avantage de la police. On dénombre, cependant, de nombreux blessés de part et d'autre. Une partie des «squatters» a mis fin à cette occupation illégale des logements depuis plusieurs mois, au lendemain de la décision de justice, rendue en faveur des bénéficiaires par le tribunal de Béjaïa en date du 3 octobre 2001. Pour rappel, les trois cités comprenant près d'un millier de logements, ont été squattées en juillet 2001, soit au plus fort moment des événements qu'avait vécus la ville de Béjaïa. La justice, sollicitée à deux reprises, avait finalement statué en faveur des bénéficiaires qui s'étaient depuis, acquittés de leurs différentes redevances. Pendant ce temps, les «indus occupants» refusaient toujours de quitter les lieux. Toutes les tentatives initiées par les autorités pour les amener à évacuer les appartements conformément aux décisions de justice ont été vaines. Il aura fallu la venue du ministre de l'Intérieur pour voir l'opération d'évacuation se concrétiser après plusieurs reports. A l'heure où nous mettons sous presse, l'opération de délogement se poursuit toujours au niveau de la troisième cité, Tala Ouriane où les «squatteurs» font preuve d'une forte résistance. Pour l'heure aucune réaction n'est à relever chez le citoyen qui donnait, hier, l'impression d'être satisfait de ce retour de l'Etat qui prend enfin ses responsabilités devant tous les dépassements. Même état d'esprit chez les ârchs et les partis politiques qui n'ont jusqu'à présent pas réagi. Intervenant sur les ondes de Radio Soummam, le wali de Béjaïa, M.Rachid Fatmi, s'est montré catégorique quant à la poursuite de l'opération de délogement à travers tout le territoire de la wilaya tout en notant avec satisfaction l'évacuation pacifique des logements squattés à Kherrata. En outre des instructions ont été données à l'Opgi de Béjaïa, dont les locaux ont été saccagés hier, de se rapprocher des bénéficiaires dans les 48 heures pour qu'ils rejoignent leurs logements.