Les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa se retrouveront demain au village Lotta, dans la commune de Souk El-Thenine, pour un conclave ordinaire qui traitera essentiellement des actions à entreprendre pour libérer les détenus et du bilan des festivités du 20 avril 2003. Ce conclave, qui intervient dix jours seulement après la célébration du double anniversaire des Printemps amazigh et noir, risque d'être houleux à plus d'un titre. Les dernières défaillances constatées sur le terrain et la démobilisation qui touche de plein fouet le mouvement des ârchs sont autant de sujets qui retiendront l'attention des animateurs qui donnent l'impression d'être plus que jamais divisés. La bataille cachée que se livrent, depuis quelque temps, les autonomistes, les pro-RCD et les autres, sera mise à nu à l'occasion de ce conclave. Survenant dans une conjoncture marquée essentiellement par les tractations menées par-ci par-là, mais qui convergent toutes vers la nécessité de régler la crise de Kabylie, elle donne apparemment des soucis aux animateurs. Les récentes sorties des partis politiques, traditionnellement influents dans la région, n'ont pas provoqué un sentiment de perte de contrôle de la situation chez les délégués des ârchs, habitués à occuper la scène médiatique à eux seuls. Nombreux sont les observateurs qui tablent sur une divergence de fond qui apparaîtra lors de ce conclave. On a l'impression que les délégués se surveillent mutuellement. L'un d'eux nous déclarait, hier: «Ceux qui se sont empressés d'intervenir dans les médias décriés lors du dernier conclave auront à répondre de leur geste», allusion aux nombreux animateurs qui n'ont pas hésité à intervenir sur les ondes de la radio Soummam qui a fait l'objet d'une dénonciation pour avoir ouvert ses ondes aux animateurs du comité populaire de la wilaya de Béjaïa. En tout état de cause, jamais un conclave n'a suscité autant d'interrogations aussi bien chez les délégués communaux que chez les observateurs locaux.