La détresse sociale a réduit la solennité de l'événement... Abdelmalek Sellal, ministre des Transports, accompagné de M.Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, ainsi qu'un grand nombre de personnalités appartenant au monde politique et aux organisations, ont assisté à la commémoration du lâche attentat à la bombe perpétré le 2 mai 1962 par l'OAS et dont le bilan s'élevait à 150 blessés et plus de 200 morts. Une gerbe de fleurs a été déposée devant la stèle érigée à la mémoire des martyrs à l'entrée de l'ancienne gare routière. Une gare qui sera transformée en musée national du port et dont les travaux sont en cours. Cet attentat, qui restera gravé dans les mémoires des Algériens et qui est intervenu à la suite de la signature des accords d'Evian, avait atteint le paroxysme de l'horreur. Beaucoup attestent que -l'OAS ouvrit le feu sur les équipes de secours à partir des immeubles situés en face du lieu du carnage, allongeant la macabre liste-. La presse française et internationale de l'époque avait énergiquement condamné cet acte barbare. Le Figaro, dans son édition du 2 mai, interpréta ces actes comme «une intention frénétique de l'OAS de déchirer l'Algérie en plongeant d'abord Alger et Oran dans le chaos en attendant d'atteindre les autres villes». Il devait qualifier l'OAS de fascistes dont les desseins étaient de «faire le maximum de victimes». A rappeler, que la veille de cet attentat meurtrier, l'OAS avait perpétré d'autres attentats en plusieurs endroits du territoire national faisant 9 morts. Pas moins de 20 attentats avaient été enregistrés le 2 mai. «Il y avait des lambeaux de chair humaine partout et même les enfants qui vendaient des casse-croûte près du centre d'embauche n'ont pas été épargnés», racontait un témoin de la tragédie qui a ajouté que «des blessés étaient évacués vers les hôpitaux de fortune installés çà et là et les éléments du FLN étaient obligés d'aménager des petites infirmeries dans des hangars désaffectés et certains groupes de choc du FLN ont récupéré divers médicaments dans des officines françaises pour venir en aide aux blessés». A la suite de cet acte ignoble, une série de grèves a été déclenchée en divers endroits du territoire national. Le souvenir de cette date. Par ailleurs, était douloureux pour beaucoup de personnes présentes sur les lieux à l'instar des sexagénaires émus jusqu'aux larmes. Ces derniers étaient hantés par le souvenir de cette date. Par ailleurs, la famille Hedjane, qui réside sur les lieux du futur musée du port (ex-gare routière 1er-Mai), à la suite d'une décision de relogement délivrée par le président de l'APC, n'est pas au bout de ses peines. En effet, après dix années de calvaire, cette famille, qui a perdu un enfant dans des conditions inhumaines, s'est vu «menacer d'expulsion des lieux». Questionné sur les mesures devant être prises vis-à-vis de ce cas isolé, le ministre des Transports, M.Sellal, ainsi que M.Ferrah, DG de l'EPAL, et M.Djenouhat, chargé des conflits à l'Ugta, ont «donné des garanties si, toutefois, ils sont dans la légalité pour le relogement de cette famille qui, actuellement habite dans un espace réduit». Le comble est que l'entrée du «gîte» de cette famille est située à deux mètres de la stèle et à quelques mètres de l'entrée du futur musée du port. Le DG du port, M.Ferrah, a affiché une réelle volonté de «trouver une solution à cette famille malgré leur différend porté devant la justice, laquelle a tranché en faveur de la famille». Pour l'heure, le père de famille et ses enfants sont dans l'expectative et «vivent toutes les peines et les humiliations dans leur espace précaire».