L´approche du 1er novembre laisse entrevoir de belles perspectives en matière de programmes touchant à l´histoire couvrant la période d´avant 1962. La célébration du cinquantième anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération (ne pas confondre avec la Révolution...) va être l´occasion pour les différents intervenants dans la production audiovisuelle pour solliciter la mémoire des vieux Algériens, témoins ou acteurs de cette période riche en événements. Il va de soi que seront aussi sollicitées les archives fraîchement arrivées de France ou celles défraîchies qui roupillent depuis des lustres dans la poussière et l´humidité des entrepôts des diverses institutions. Berbère TV vient de se distinguer en invitant sur le plateau de Galaxie berbère (une émission qui s´intéresse aux personnes physiques ou morales d´autres pays que l´Algérie et dont l´activité culturelle est en rapport avec notre pays), l´inénarrable Robert Castel. C´est avec un plaisir immense qu´on a revu un personnage qui n´a pas l´habitude de traîner sur les différents plateaux TV et dont la carrière, bien que riche, est passée en pointillés dans les programmes français. Robert Castel, journaliste, instituteur, animateur radio, comédien, auteur de sketches, chanteur et instrumentaliste dans le genre andalou. J´avais presque oublié son autre profession: pied-noir. C´est une profession qui se perd au fur et à mesure que le temps passe et que disparaissent peu à peu ceux qui ont connu l´époque épique des merguez et de la kemia des petits bars de Bab El Oued. Mais, à notre grand bonheur, Robert Castel fait partie de cette catégorie de pieds-noirs sympathiques, sincères qui n´ont pas rompu le cordon ombilical avec leur pays natal, qui ne ratent pas une occasion pour y revenir et qui gardent toujours des liens d´amitié avec leurs camarades d´enfance, contrairement à ceux qui ont définitivement tourné la page et la rancune au coeur, refusent de jeter un regard même dédaigneux sur un paradis perdu qui est devenu dans leur imagination un enfer...C´est le cas de Martha Villalonga C´est un Robert Castel qui a pris de l´âge qui a perdu sa rondeur de bon vivant mais a gagné une mince barbe blanche, synonyme de sagesse, qui a répondu à l´avalanche de questions posées par un animateur très décontracté et très en phase avec son invité. Il faut dire que la modestie, je dirai même l´humilité du personnage y est pour beaucoup. Le créateur du personnage de Canito, un fils de Bab El Oued toujours prêt à faire des coups fourrés à ses naïfs semblables se révèle, dans sa sincérité, une personne écrasée par la personnalité de son père. Il faut rappeler qu´il a toujours vécu à l´ombre de Lili El Abassi, ce grand chanteur andalou d´origine juive qui a animé les soirées de fêtes d´Alger, les mariages ou autres occasions. Cet illustre interprète maîtrisait outre l´écriture de la musique, celle de l´arabe classique, chose qui complexait le jeune Robert qui dédicacera à son père une chanson au rythme africain, Ecoutez cette chanson.